Vous pensez à vous réfugier ailleurs, partir, vous isoler mais vous êtes rattrapée par la culpabilité. Vous savez, cette petite voix qui vous dit "Mais non, tu ne peux pas partir voyons, tu ne vas pas baisser les bras pour si peu. Après tout, de quoi de plains-tu ? Tu les as voulu ces enfants alors tu ne peux pas les laisser, il faut que tu assumes..."
Vous avez bien essayé d'en parler autours de vous mais vous avez bien senti les regards et les commentaires plein d'incompréhension : "Ben, ça a toujours été comme ça non ? Pourquoi est-ce que c'est maintenant que tu te plains ??? ". Oui "se plaindre"... Notre entourage n'a pas suivi de formation en psychologie et les qualités d'écoute et d'empathie ne sont pas données à tout le monde. Quand on explique qu'on va mal, on se "plaint" alors on finit par ne plus rien dire...
Petit à petit, vous vous repliez sur vous, vous n'en parlez plus, vous subissez et arrive le jour où rien ne va plus, où vous craquez...
Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, vous êtes sans doute confrontée au Burn-Out maternel autrement appelé épuisement maternel.
Heureusement, le Burn-out maternel est de moins en moins tabou en France même si les médias en ont surtout parlé à la suite d'histoires assez sordides d'infanticides.
La médiatisation de ce syndrome a permis à certaines mères de libérer leur parole, de sortir de l'isolement et même de faire face à ce sentiment de culpabilité.
Parce que oui, oser avouer qu'on en peut plus, que c'est difficile, qu'on ne supporte plus les cris et les pleurs de ses enfants, qu'on est à bout de force dans une société qui nous vend de la "mère parfaite" à tout va, ce n'est pas facile.
Illustration Môman Imparfaite - http://www.moman-imparfaite.com/
Cela fait un moment que je voulais aborder ce sujet sur mon blog mais je me disais que tout avait déjà été dit, écrit (voir liste des articles en fin de billet).
Et puis, en discutant avec d'autres mamans, en consultant des blogs, je me suis rendue compte que le sujet était encore bien d'actualité et qu'en parler, encore, pouvait permettre à certaines femmes de mettre des mots sur leurs maux, de sortir de ce sentiment de culpabilité qui les envahit et les enferme un peu plus chaque jour dans une situation dont il va être difficile de sortir sans une aide extérieure.
Les signes du burn-out maternel peuvent revêtir des formes diverses et variées comme j'ai pu le lire ou l'entendre lors des accompagnements avec certaines femmes (* les prénoms ont été changés).
Ainsi pour Carole (*) "Après quelques nuits assez difficiles avec mes enfants, j'avais décidé de faire une sieste le weekend, j'étais épuisée, j'avais besoin de me reposer. Je me suis couchée mais au moment de me lever, je n'ai pas pu, ma tête tournait... Je suis retournée me coucher et je n'ai pas quitté mon lit de la soirée. Le lendemain matin, impossible de me lever, j'avais mal à la tête des nausées. Le seul endroit où je me sentais bien, c'était dans mon lit, au chaud sous ma couette, en position fœtale... Je n'avais plus la force d'en sortir... Ça a duré plus d'une semaine, le médecin était venu me voir me première fois, il a d'abord pensé à un virus puis, quand il est venu une seconde fois, il a prononcé LE mot : dépression... "
Pour Sylvie (*) , c'était un refuge dans l'hyperactivité : " Je ne dormais plus parce que je me disais que c'était du temps perdu alors que j'avais tant de choses à faire à la maison. Je ne me reposais plus, j'étais tout le temps en mouvement, il fallait que chaque minute, chaque seconde soit optimisée, ne pas perdre de temps, surtout pas, parce que je ne pouvais pas laisser ma maison sale, pas rangée, le linge non plié, la vaisselle non faite... Si je me couchais en ayant laissé quelque chose traîner, je ne trouvais pas le sommeil alors je me relevais, je rangeais mais il y avait toujours autre chose à faire et mes nuits étaient de plus en plus courtes. Un jour, mon corps a lâché, j'avais perdu trop de poids sans m'en rendre compte, j'avais trop tiré sur la corde et je me suis effondrée..."
Juliette (*) quant à elle avait trouvé d'autres moyens de "tenir le coup" : "Mon travail était déjà une grande source de stress. Arrivée à la maison, je ne supportais plus les cris des enfants, j'en devenais méchante avec eux, je leur criais sans arrêt dessus. La seule chose qui me permettait de mettre de la distance, c'était l'alcool. Je n'avais pas conscience que je craquais."
Pour Florence (*), ce fut plus progressif : " Je ne me suis rendue compte de rien. Moi qui suit si coquette, j'ai commencé à ne plus choisir mes vêtements le soir et à mettre les premiers qui me tombaient sous la main, à moins me maquiller, à ne plus aller chez le coiffeur, à prendre du poids... Je me suis complètement laissée aller comme si mon aspect extérieur devait refléter mon mal-être intérieur... "
Sur la toile, je découvre également des billets très touchants de blogueuses qui témoignent de ce qu'elles ont vécu, traversé, en particulier ceux de Maman Pipelette "L'épuisement maternel, on en parle ?", Maman Débordée "Dépression et Tutti Quanti", Maman au bord de la crise de nerf "Burn Out maternel, on s'en sort !"
Comment se rend-on compte qu'on glisse vers un burn-out maternel ? Quelle est la différence avec une dépression post-partum ?
Je vais reprendre ici un extrait de l'interview de Stéphanie Allenou, auteure de "Mère épuisée", en date du 26 avril 2013 parue sur le site so-nantes.com :
" Il y a ce qu’on appelle les baby blues – cela peut survenir les premiers jours qui suivent la naissance de l’enfant. Ce n’est pas grave du tout, cela passe tout seul.
Après, il y a la dépression post-partum qui est quelque chose de beaucoup plus sérieux qui se déclenche toujours dans la première année. Dans la majorité des cas, il y a un problème d’attachement, comme si la mère n’avait pas d’instinct maternel. C’est assez étrange pour elle de s’occuper d’un enfant qu’elle ne reconnaît pas forcément comme étant le sien. Dans ce cas-là il faut une vraie prise en charge - quand cela perdure, ce sont les relations à long terme qui peuvent être en danger.
L’épuisement maternel, c’est souvent un peu plus tard, donc après la première année. C’est un enchaînement de choses qui fait qu’on passe d’une fatigue passagère à une fatigue chronique et un épuisement."
Pour Sylviane Giampino, psychologue et spécialiste de la parentalité dans une interview au magasine Parents : « On parle d’épuisement maternel quand les mères ont le sentiment qu’il n’y a plus de coupure entre elles et les contraintes du quotidien. Même si elles investissent la maternité, elles se sentent sous pression du matin jusqu’au soir et ne parviennent plus à récupérer. »
Comment faire pour s'en sortir ?
Dans son article "Burn-out maternel : quelques pistes pour s'en sortir", Diane Ballonad-Rolland, Consultante en organisation personnelle et en gestion du temps et auteure du blog Zen et Organisée indique : " Il est difficile de sortir du syndrome d'épuisement maternel seule, sans l’aide d’une personne compétente. Il n’y a aucune honte à accepter de se faire aider quand on en ressent le besoin, bien au contraire.
Si vous sentez que vous n'en êtes pas à ce stade, tant mieux. Néanmoins, il est possible que vous n’en soyez pas loin et qu’il soit nécessaire de prendre les devants. Soyez vigilante : le burn-out s'installe dans votre vie de manière insidieuse, sans faire de bruit. Mieux vaut ne pas lui ouvrir la porte et le laisser à l'extérieur de votre vie…
Au travers des différents articles que j'ai lu, les conseils pour s'en sortir sont assez similaires :
- En parler ! Oui, ça semble une évidence mais il ce n'est pas facile pour les raisons déjà évoquées : culpabilité, peur du jugement des autres, sentiment de honte et de dévalorisation de soi...Osez vous confier à votre conjoint, un-e ami-e, vos parents, toute personne en qui vous avez confiance.
- Aller consulter : votre médecin traitant, le pédiatre, le centre de PMI qui pourront vous orienter vers d'autres spécialistes ou structures, des psychologues, sophrologues...
- Savoir accepter toutes les aides qui vous sont proposées : la famille, les ami-e-s, votre conjoint... peuvent prendre les enfants le temps d'un après-midi, d'une soirée, vous proposer de les amener à l'école en même temps que leurs enfants, de faire quelques courses en même temps que les leurs... Tout ce qui pourra alléger votre charge de travail, votre charge mentale, tout ce qui peut vous soulager est bienvenu.
- Prendre du temps pour vous sans culpabiliser : vos enfants peuvent survivre sans vous, cela a déjà été dit et redit alors je vous renvoie à l'article consacré à ce sujet sur le blog
- Sortir de l'isolement : de plus en plus de structures proposent aux parents de se rencontrer (cafés poussettes, maison des solidarités, lieux d'accueil parents-enfants...) et de nombreux groupes de paroles existent sur Internet.
Diane Ballonad-Rolland conseille également de prendre contact avec des réseaux de soutien à la parentalité tel que l'Ecole des parents
Stéphanie Allénou a créé sur Facebook des groupes de discussions pour les parents qui ont besoin d'échanger avec d'autres parents. Ces groupes sont en mode secret. Pour y entrer, demander Stéphanie Allenou en "amie" et lui écrire en message privé en précisant votre souhait d'entrer dans le groupe Mère épuisée du département de votre choix.
Lucille, après avoir traversé cette douloureuse expérience, a décidé d'en créer un blog : "Épuisement Maternel". Elle nous en parlait dans une interview. Vous trouverez également sur ce dernier un espace d'informations et d'échanges.
- Arrêter de vouloir ressembler à l'image de la mère parfaite, relâcher la pression, soyez moins exigeante envers vous même...
Avant d'en arriver là...
Comme vous le savez, ce sont encore les femmes qui ont en charge la plupart des tâches domestiques et l'éducation des enfants (80 %).
Pour les mères actives, la double journée est donc bel et bien une réalité qui peut conduire à l'épuisement soit dans le domaine professionnel, soit dans le domaine personnel.
Ne croyez pas que les mères au foyer soient épargnées par le burn-out maternel, elles en soufrent également et sont même soumises à la double peine du jugement des autres (genre de remarques types " elles ont fait le choix - ou non - de rester à la maison pour s'occuper des enfants alors pourquoi craquent-elles, elles l'ont voulu..." )
Si le partage des tâches ménagères est une des mesures à mettre en œuvre pour parvenir à l'égalité entre les femmes et les hommes, il en va également de la santé physique et mentale de certaines femmes.
Impliquer le conjoint dans les tâches domestiques c'est se libérer du temps et de certaines contraintes qui bouffent le quotidien.
Si vous en avez les moyens et la possibilité, faire appel à des aides ménagères, des baby-sitter...
Prendre du temps pour soi, sortir de l'isolement, ne pas hésiter à dire quand vous êtes fatiguée, apprendre à déléguer et à déculpabiliser.
Pour aller plus loin :
Quelques articles sur le sujet :
http://www.zen-et-organisee.com/article-burn-out-maternel-quelques-pistes-pour-s-en-sortir-118470573.html
http://so-nantes.com/wordpress/?p=724 avec une interview de l’auteure de "Mère épuisée" Stéphanie Allenou
http://www.psychologies.com/Famille/Etre-parent/Mere/Articles-et-Dossiers/Meres-epuisees-gare-au-burn-out
http://yahoo.mamantravaille.fr/maman_travaille/2011/03/m%C3%A8re-%C3%A9puis%C3%A9e-st%C3%A9phanie-allenou-t%C3%A9moigne-dans-un-livre-sur-le-burn-out-maternel.html
http://conboudu.com/2014/01/burn-out-parental-maternel-ou-paternel-c-est-%C3%A9quivalent.html
http://www.huffingtonpost.fr/liliane-holstein/la-depression-liee-au-fait-detre-parents_b_5886426.html
Quelques sites :
http://www.ilot-familles.com/epuisement-maternel/
Les ouvrages de références :
- Mère épuisée de Stéphanie Allenou (2011, Editions LLL - Réédité en livre de poche, 2012, Marabout)
- La fatique émotionnelle et physique des mères - Violaine GUERITAULT - Editions Odile Jacob 2004
- Lilianne Holstein, Le burn out parental, éditions Josette Lyon
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Si vous connaissez d'autres sites ou avez d'autres informations à partager, n'hésitez pas, l'espace "commentaire" est à vous !
Merci pour cet article.
RépondreSupprimerJe suis actuellement en arrêt maladie pour burn-out professionnel depuis le mois de juillet.
Je découvre le burn-out maternel.
Je pense avoir fait les 2 accompagné d'une dépression.
J'ai vu que j'étais malade et j'ai tenté de me soigner mais trop tard.
Comme expliqué dans l'article j'étais épuisée mais pleine de culpabilités. Alors j'acceptais tout que ce soit des dossiers du bureau ou un autre rendez-vous médical pour les enfants. T'inquiète chouchérichou je vais les emmener chez le dentiste à 18h (et je ferais mon rapport de réunion après le repas).
Chouchérichou n'a rien vu. J'étais débordée, j'avais trop de travail et d'émotions en même temps et je ne savais plus rien gérer.
Je culpabilisais de ne pas pouvoir finir mes dossiers en temps et en heure et mon patron m'aidait à doublement à culpabiliser.
Je ratais les rendez-vous de l'école tellement j'étais épuisée.
Plus rien ne rentrais dans ma petite vie, je disais AMEN à tout. Oui-oui je le ferais pour demain et le lendemain j'étais incapable de faire quoi que ce soit.
Je ne profitais plus de mes congés parce que je j'imaginais les piles de dossiers à mon retour. Je n'arrivais bien sûr pas à récupérer mes heures supplémentaires (si je récupère mes heures, mon dossier Y va prendre du retard et je devrais refaire des heures supp' pour le finaliser).
A la maison j'étais infernale avec les adorables petits monstres.
Pour les travaux de la maison, j'ai baissé les bras, j'ai laissé le chantier là.
Un terrible engrenage.
Aujourd'hui j'essaye petit à petit de me reconstruire. Je suis à la maison, je me repose et je m'occupe des adorables petits monstres.
Le moindre petit dossier me rappelle ce que j'ai enduré pendant la dernière année. Chaque tâche (si petite soit-elle) accomplie et terminée est une victoire pour moi.
L'état n'en a rien à faire que je sois cassée et incapable de retravailler. Je suis sur la mutuelle depuis des mois alors on s'en fout !
Il n'y a aucun accompagnement de prévu pour ma reprise de travail.
On va seulement contrôler que je cherche du travail. On me laisse dans ma maladie au lieu de m'accompagner vers la guérison. Je dois gérer mon traitement seule, l'état n'est pas là pour moi.
Pour me reconstruire et reprendre confiance en moi afin de retrouver un emploi, j'ai besoin de faire des formations, mais je n'y ai pas droit.
Et c'est comme ça que les statistiques du chômage grimpent encore et encore.
Je te remercie de m'avoir laissé un espace pour parler un peu de cette maladie encore trop peu connue. C'est un peu brouillon, mais c'est en lisant ton article, que j'ai senti le besoin de coucher des choses sur papier.
Bonne journée.
Si cela te fait du bien d'en parler, tu peux venir t'épancher ici autant que tu veux. Tu peux également en écrire un article ou participer aux groupes de paroles sur Facebook.
SupprimerDans tous les cas, c'est une épreuve que tu traverses et tu ne dois pas rester seule.
Bon courage !!!
J'ai écrit un article sur le sujet, ayant vécu le burn out maternel. Je m'en sors petit à petit, c'est un long chemin pour le laisser derrière soi.
RépondreSupprimerOn m'avait parlé de dépression nerveuse, il m'aura fallu lire le livre de Stephanie Allenou pour enfin comprendre et trouver des pistes pour aller mieux.
Tu as raison, on en parle pas assez, les médecins ne sont pas assez sensibilisés au soucis.
J'ai rajouté le lien vers ton article.
SupprimerMerci pour ton témoignage et les informations que tu m'as données.
c'est important de ne pas se recentré sur soit et en parler, de ne pas garder parce qu'on se renferme et ça n'aide vraiment pas facile et ne pas en avoir honte et laisser le regard des autres... mais ce n'est pas toujours facile un très joli billet !!!
RépondreSupprimerEt merci à toi d'avoir apporté un témoignage sur ton blog. Se dire qu'on est pas toute seule à vivre ces moments difficiles c'est un peu de réconfort mais il ne faut pas en rester là, il faut agir, se faire aider mais pour cela, oser en parler. Et si l'entourage direct ne comprend pas, se tourner vers des associations, groupes de parole...
SupprimerOn ne connaît pas grand chose au burn out maternel. Parce qu'on n'ose peu en parler, parce que nos hommes ne comprennent pas, ni notre entourage. Parce que pour eux, on n'a aucune raison d'être "déprimée" : on est heureuse en ménage, on a de beaux enfants, on ne "travaille" pas... Alors qu'en réalité, on ne parle que rarement à des adultes, on voit peu nos copines, on doit être disponible 24h/24 pour tout le monde, et la maison doit être impeccable, le frigo rempli, le diner prêt et les enfants lavés, histoire racontée, enfants câlinés et couchés. Quand monsieur rentre on doit écouter avec passion ses histoires de boulot, et on ne peut lui raconter que le contenu de la couche du petit dernier et l'engueulade avec le connard du supermarché. Une femme victime de burn out est devenue une personne qui ne sait plus qui elle est : elle n'est pas plus mère qu'épouse et encore moins un animal social. Elle est en mode survie. Je recommande la lecture de "Mère épuisée" de Stéphanie Allenou. Témoignage courageux d'une femme qui s'est perdue après plusieurs grossesses successives, mais qui s'en est sortie
RépondreSupprimerTu sembles bien connaître le sujet.
SupprimerEst-ce que ce livre t'a aidée à aller de l'avant, à oser en parler ?
Ce commentaire est extrêmement bien dit ! La mère oublie qui elle est, et ce qu'elle veut !
SupprimerComment faire lorsque nous nous rendons comptes que nous perdons pieds, pourquoi est il si difficile de pouvoir en parler , d en avoir honte, de me dire personne peut comprendre? Qu est ce que j ai fait ou mal fait? Pourquoi je ne vais pas bien dedans et qu extérieurement je ne le montre pas? J ai lu mère épuisée, ça faisait un moment que je voulais le lire, et je me rends compte que c est ça, pourquoi je ne trouve pas cette force de me faire aider? Je parcours beaucoup les sites internets, je m informe mais je reste dans ma bulle. Merci pour toutes ses informations. Peut être que je trouverai un jour cette force de parler.
RépondreSupprimerTu as déjà fait un premier pas en venant en parler ici.
SupprimerSi c'est difficile pour toi de le faire en face à face, tu peux aller sur le groupe Facebook : " Stéphanie Allénou a créé sur Facebook des groupes de discussions pour les parents qui ont besoin d'échanger avec d'autres parents. Ces groupes sont en mode secret. Pour y entrer, demander Stéphanie Allenou en "amie" et lui écrire en message privé en précisant votre souhait d'entrer dans le groupe Mère épuisée du département de votre choix."
Je te souhaite de trouver la force d'en parler davantage, de sortir de ton isolement. Ce n'est pas une fatalité, tu n'es pas seule à vivre cette situation et à vouloir t'en sortir.
Bon courage !
Merci pour cet article. Je suis en plein dedans. J'ai deux garçons qui n'ont que 15 mois d'écart et le dernier qui a 8 mois ne fait pas encore ses nuits. Je n'ai pas fait UNE nuit depuis avril. Mon conjoint refuse de se lever. Je ne passe pas plus de 4 heures dans mon lit (et pas toujours d'une traite).
RépondreSupprimerJ'ai cru que j'arriverai à gérer plus ou moins en prenant un congé parental mais, du côté pro, je me retrouve avec la même charge de travail et 20 % de temps en moins.
Mes journées se résument donc comme ça: ménage, lessive, repassage, courses, cuisines, conduite matin et soir des enfants, bains, repas des enfants, boulot, rdv médicaux, déclarations administratives... Je ne vis plus, je subis. Sur une journée, je n'ai aucun moment de plaisir, je n'apprécie plus rien.
Et à cela s'ajoute la mauvaise surprise de découvrir un conjoint qui ne m'épaule pas, ne s'implique pas du tout envers les enfants. C'est tellement plus difficile pour lui que pour moi puisque "je suis la mère", tout est plus évident pour moi, plus naturel, puisque je suis la mère!! Et puis "je ne suis pas la première à avoir deux enfants!". On se sent encore plus dévalorisée.
Je n'ai plus un moment pour moi. Même douches se déroulent sous les cris et les pleurs, ou même avec le papa qui me suit jusque dans la salle de bain avec le dernier qui pleure, limite à me le mettre dans les bras à peine sortie de la douche, encore mouillée et avec le serviette autour de moi.
Quand j'essaie d'en parler avec mon conjoint, je "me plains", selon lui. Quant à mes amies, elles me soutiennent mais ne réalisent vraiment pas la profondeur de mon mal-être.
Puis une évidence s'est imposée à moi avec une force terrifiante: je n'étais là que pour ça, que pour accomplir ces tâches, c'est tout ce que l'on attend de moi.
Jusqu'au jour où, pour une fois seule, dans ma voiture, la nuit, j'accéléré comme une folle sur la départementale en me demandant ce que ça changerait pour les autres si je me jetais dans les platanes, là. Ce ne serait pas si important, finalement, puisque rien n'a de sens.
J'ai repris mes esprits et me suis arrêtée sur le bord de la route. Je n'ai même pas eu la force de pleurer. Tout m'était égal, même ce qui venait de se passer m'était égal.
C'était avant-hier.
Je ne suis pas seulement fatiguée, je vais mal.
Depuis, j'essaie de trouver le courage d'en parler.
Alors continuez d'en parler ! Bon courage.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe suis maman d'une petite fille de 14 mois. Depuis ma grossesse, je doutais sur les futures relations avec cet enfant, car j'ai moi même eu des relations difficiles avec ma maman, dont je ne suis pas proche du tout, et je me suis toujours sentie rejetée par elle.... Pour cette raison je ne voulais pas d'enfants, pour éviter de reproduire inconsciemment la même chose, mais mon mari voulait un bébé et me disait "mais si tu verras, tu seras une bonne mère...". Bref, la grossesse est arrivée rapidement, la naissance s'est bien passée, un accouchement idéal. Une chose qui m'a chagriné dès le début, la petite refusait de prendre le sein, j'ai alors ressenti comme un rejet de la relation privilégiée que je voulais créer avec elle...
Le temps a passé, la petite a grandi, j'ai repris le travail, et ça fait maintenant deux mois que je commence à ne plus supporter ses cris, ses pleurs, ses caprices... Cette vie de contraintes, de manque de liberté, d'oubli des passions et activités qu'on avait avant, et le fait de s'occuper que de "Bébé" commence à prendre le dessus sur mon moral... Je suis pourtant quelqu'un de très optimiste et de très hyperactive mais là je suis à bout... La papa m'aide peu dans les tâches ménagères, c'est toujours moi qui subit les pleurs, me lève la nuit, qui gère quand elle est malade.... Bref je suis débordée, je n'ai aucun moment de répit et c'est très dur quand on travaille à 100% et qu'on a un boulot très prenant. Depuis quelques mois, je ne fait qu'hurler sur ma fille quand elle pleurt, ce qui n'arrange rien car elle pleure d'autant plus, et au bout d'un moment mon mari débarque en me criant dessus et en me demandant d'arrêter de crier sur la petite....mais ne fait rien pour autant... je commence à me dire que j'avais bien raison de ne pas vouloir d'enfant et que c'est la plus grande erreur de ma vie et j'ai même des pensées méchantes et violentes envers elle.... Parfois, je me dis que souhaiterais partir seule et isolée à l'autre bout du monde, sans enfant, sans mari, pour être enfin tranquille et à l'abri de ses contraintes... Je pense aussi de plus en plus à "quand je serais morte, je serai enfin tranquille et il devra se débrouiller seul avec la petite et enfin il vivra cet enfer que je vis..."
Avec toutes ses pensées, j'en viens à me dire que je suis une mauvaise mère et je me culpabilise, mais je suis à bout, je suis fatiguée et je vais mal...
J'essaye d'en parler avec mon conjoint, mais la discussion tourne vite à la dispute, nous ne vivons plus rien ensemble depuis plusieurs mois et il ne me comprend pas...
Merci pour ton témoignage.
SupprimerLa situation semble en effet difficile à gérer pour toute ta famille. Il ne faut donc pas en rester là maintenant que tu as fait un premier pas en venant en parler ici. Seule, tu ne pourras pas faire grand chose tant ton vécu est encore douloureux dans les relations avec ta propre mère, ton sentiment de culpabilité...
Tu es une bonne mère puisque tu te rends compte que la situation ne te convient plus et qu'elle te fait souffrir.
Il faudrait prendre les choses en main au plus vite et aller consulter une des structures qui peuvent t'apporter une écoute, un soutien, des conseils. Ensuite, en discuter en famille, en se faisant aider au besoin par un-e médiateur-trice.
Je te souhaite de retrouver du bonheur en famille et de pouvoir profiter de ta fille qui n'est pas du tout une erreur, mais un cadeau dont tu vas apprendre à apprécier la valeur.
bonsoir, c'est étrange de réaliser que finalement je ne suis pas seule à subir ça. Qu'il y a un nom là-dessus. j'ai un fils de 4 ans, que j'ai toujours élevée seule puisque le papa préférait ses jeux vidéos à tout le reste. Je l'ai quitté quand le petit avait un an. J'ai toujours travaillé, j'embauchais à 6h30 jusqu'au 2 ans de mon fils et à 7h15 aujourd'hui. je vis loin de ma famille. 4 ans de galère à devoir trouver à le faire garder le matin, nous lever à pas d'heure, travailler jusqu'à 14-15h avec uniquement une pause café (je suis factrice) récupérer le petit à débauche (maintenant à l'école) grignoter mon repas du midi pendant son goûter, faire semblant de diner à ses côtés à 19h30 car moi je n'ai pas encore faim. J'ai tout donné pour qu'il soit aimé et bien élevé, je fais le papa et la maman en même temps. je suis en retard sur tout, le ménage, les lessives les papiers, à l'arrache tout le temps, je remet tout au lendemain. Et on me dis, "pourtant avec ton boulot tu as tous tes aprems!" sauf que je fais 40h ds la semaine j'embauche tôt, dc mes aprem c'est une véritable double journée qui démarre. Malgré tout, j'avais jusqu'ici toujours eu l'impression de gérer l'essentiel et de trouver du temps pour moi. J'ai refais ma vie depuis avec un homme formidable, nous allons nous marier cet été et il a une fille de 7 ans, toute la famille s'entend vraiment bien. Du coup je crois que je me suis mise à espérer une vie "normale" et à relâcher mes efforts. Sauf que je n'ai pas de vie normale, car monsieur travaille en déplacement toute la semaine, il part vers 2h du mat la nuit du dimanche au lundi et reviens le vendre aprem. Je continu à gérer le quotidien seule, comme une mère célibataire, même s'il est très présent le weekend, c'est trop court. je travaille également le samedi matin, on essai de garder aussi une vie sociale et de voir nos amis, mais 1journée et demi c'est trop, court et il repart. mon fils n'ayant pas encore 6 ans je ne suis pas prioritaire les vacs scolaires, mon conjoint oui pour pouvoir garder sa fille que nous n'avons sinon qu'un week sur deux. donc pas question de partir en vacs pendant au moins 3 ans car mon fils est de fin d'année. Pas de possibilité de voyager un weekend puisque monsieur fait déjà 14h de route vendredi + dimanche. J'ai dû me rendre seule chez le traiteur. là j'ai en ce moment ma belle fille et mon fils (+ sa mère qu'on héberge quelques semaines avec qui je m'entend très bien) + son ex qui est passée boire un café et voire sa fille à la maison. tout le monde sauf lui. j'ai la sensation de faire des journées de 48h sans avoir 5 minutes pour moi. il y a deux semaines j'ai fais des crises d'athasie, je ne suis pas allée au boulot, ne les a pas appeler, je me levais emmener mon fils à l'école, je dormais, vide, ni triste ni en colère, sur mon canap sans télé ni livre puis 1/2h avant d'aller le chercher je me lavais enfin, me forçait à avaler un petit truc. les prises de sang ne révèlent rien qui expliquerait cet état de fatigue chronique qui dure depuis des mois. du coup les dimanches je dors jusqu'à 13 voir plus... j'ai repris le boulot, je continu tel un automate. je souhaitais un autre enfant. mais pour l'élever seule encore une fois? non. je me surprend régulière une fois dans ma voiture, à ne pas rentrer des courses, partir loin, seule et oublier toutes les obligations y compris mon fils. Et c'est à ce moment là que je me met une claque mentale et que bien sur je vais le chercher à l'école. désolée pour ce roman mais j'avais grand besoin de parler. merci je me laisser la possibilité.
RépondreSupprimerJ'espère que cette parole libérée vous a fait du bien. N'hésitez pas à prendre contact avec les groupes existants sur Facebook ou Internet pour continuer à en parler et vous sentir moins seule, aller de l'avant. De tout cœur avec vous !
SupprimerJe me retrouve tellement dans vos témoignages merci
RépondreSupprimerJ'espère que cet article a pu vous être utile. Prenez soin de vous !
SupprimerJe lis et j'ai du mal à me situer.... Je suis bien sûr fatigué, mais je n'ai pas l'impression d'être exige te envers moi même par contre.
RépondreSupprimerJe prends tout en charge, comptes merdiques, courses, Rdv, téléphone et démarches, écoles, devoirs, tâches ménagères, bains, repas.... alors je n'ai aucun temps pour moi, aucun sursis, et quand quelque chose cloche, on me fait remarquer que j'en suis responsable ...forcément ! J'ai surtout l'impression que si les autres s'impliquaient plus/autrement, ça irait mieux. J'ai 8 enfants de 1 à 16 ans, j'attends le 9eme et pour la première fois je crains de ne pas faire face. C'est surtout le manque de reconnaissance, les reproches, et les attaques qui m'atteignent en fait....