Je fais le choix de le laisser dans son intégralité parce que c'est l'histoire de Caroline, qu'elle a eu envie de la partager ici, avec vous.
C'est son parcours de vie, avec des hauts et des bas, mais en fond de toile, de l'Amour et l'envie d'aller de l'avant...
Bonjour,
En quelques mots, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Je suis l’ainée
d’une fratrie de 3 enfants et la seule fille. Mon enfance et mon adolescence
ont été une catastrophe. Un père bipolaire à tendance gourou, abusif,
alcoolique et violent qui s’est réfugié un jour dans une secte religieuse et
une mère qui n’a eu et n’a encore de cesse de me reprocher d’avoir gâcher sa
vie puisqu’elle voulait un garçon et que comme je suis une fille elle a dû
faire un autre enfant pour en avoir un et même deux (puisque j’ai deux
petits frères). J’étais et je reste le grand loupé de sa vie, le ‘bébé moche’
qui a gâché sa vie et son mariage.
Illustration By Erika |
Bon tout n’est
pas moche quand même parce qu’au milieu de tout cela j’ai réussi à faire des
études de droit et économie et j’ai donc travaillé relativement tôt pour me les
payer. J’avais bien droit aux bourses universitaires mais ma mère me les a
confisquées au profit de mes frères.
A 25 ans, après
3 tentatives de suicide successives, un séjour en hôpital psychiatrique, j’ai trouvé une sortie de secours à ma vie et
j’ai entamé une thérapie avec un homme extraordinaire Maître Zen de son état.
Au cours de ces
années j’ai multiplié les contrats de travail et donc l’expérience
professionnelle jusqu’en 2003 ou par hasard j’ai postulé dans le service public
dans lequel je travaille aujourd’hui. (je ne peux en dire plus ici sous couvert
de clause de confidentialité de mon activité au sein de ce service)
Quand j’ai été
mieux dans ma tête et dans mon corps j’ai donc entamé à 28 ans ma crise
d’adolescence (sexe, tabac, alcool etc…)
Je ne regrette
absolument rien de ces 2 années à réintégrer ma tête et mon corps et à trouver
mes marques dans la société.
J’ai vite
décidé que le mariage et les gosses ne passeraient pas par moi (oui on en prend
des décisions débiles avec 3 g d’alcool dans le sang un soir dans les bras d’un
mec presqu’inconnu…)
Puis un jour de
novembre 2005 j’ai croisé pour la première fois l’homme qui est depuis devenu
mon mari et le père de mes enfants.
Combien avez-vous d'enfants et quels sont leurs âges ?
Nous avons 2
petits garçons. Un de 6 ans ½ (il y tient à son ½) et un de 5 ans.
A la naissance de vos enfants, avez-vous pu bénéficier
d'un congé parental (vous ou votre conjoint) ?
C’est seulement à la naissance de mon deuxième fils que j’ai pris 3 ans de congé parental à temps partiel.
Pour quelles raisons l'avoir pris ou pas pris ?
Je ne pouvais
pas financièrement prendre un congé parental à plein temps et je ne pouvais pas
avec 2 enfants en bas âge continuer à travailler à temps plein en sachant que
comme je travaille à près de 150 km de
mon domicile j’ai environ (et selon que ça marche bien) 2 à 3 heures de
transport tous les jours.
Quels sont ou ont été les modes de garde pour vos
enfants ?
Nos horaires de
travail nous obligeant à nous lever tôt (4 h 15 pour nous et 5 h pour les
enfants) il nous a été impossible de trouver ni une assistante maternelle ni
une place en crèche.
C’est donc un
membre de la famille qui avait besoin d’un complément de revenu et que nous
payons sans le déclarer qui garde nos enfants.
Avant d’aller à
l’école, nos enfants ont aussi fréquenté une crèche municipale 3 ou 4 matinées
par semaine jusqu’à la scolarisation.
Mon temps
partiel se poursuivant au-delà du congé parental, je peux terminer à 15 h
et reprendre mes enfants vers 17 h le soir.
Est-ce que cela vous a paru compliqué de trouver une
place en crèche ou une assistante maternelle ? Comment vous-y êtes-vous pris-e
?
Nous avons
essuyé des refus successifs des assistantes maternelles sur l’amplitude horaire
bien que nous étions prêts à payer ce qu’il fallait. Quant aux crèches, leurs horaires n’étaient
pas superposables à notre rythme de vie.
Il est vrai que
financièrement, avoir un mode de garde non déclaré nous a fait perdre des
avantages sur les impôts (sauf pour nos dépenses ponctuelle de crèche
municipale) ou sur les aides au mode de garde de la CAF dont nous n’avons
jamais bénéficié.
Votre employeur a-t-il mis en place des mesures pour
favoriser l'articulation des temps de ses salarié-e-s ?
Conventionnellement,
mon employeur prend en charge un certain pourcentage des frais de garde mais
sur présentation des fiches de payes ou factures (que nous n’avons pas)...
Sinon, à part
la possibilité que j’ai de continuer à travailler à temps partiel, il n’y a
aucune disposition particulière.
Quelles mesures aimeriez-vous qu'il mette en place ?
Quand mes
enfants étaient petits, notamment à la naissance de mon premier enfant,
j’aurais aimé trouver une crèche (d’entreprise ou pas) proche de mon lieu de
travail pour la garde de mon fils.
Comment faites-vous pour concilier votre vie
professionnelle et votre vie personnelle ?
Quelles sont les mesures mises en place pour faciliter
votre quotidien ?
En ce qui me
concerne, je concilie toute ma vie un peu par la force des choses. Parce que je
ne me laisse pas le choix, et qu’il y a des impératifs d’intendance de la
maison, des enfants et qu’il faut bien aussi assurer l’activité professionnelle
et être disponible pour les enfants, le mari et l’employeur.
Je n’ai aucun
secret, si ce n’est que dans ma tête, j’ai toujours au moins 2 coups d’avance
dans l’articulation de ma journée et des jours à venir. Ce qui a le don
d’impressionner (ou plus souvent d’agacer quand même) mon mari qui me regarde
souvent comme une espèce de chose improbablement surréaliste.
Je sais que si
je m’arrête de penser, de prévoir et d’anticiper, et bien c’est l’anarchie qui
va s’installer et que je vais mettre plusieurs semaines à retrouver un rythme
normal.
Je ne peux ni
ne veux laisser aller à loisirs la vie d’une famille avec un mari qui rentre
tard (soit il travaille loin lui aussi) et qui surtout est incapable de prévoir
son quotidien plus loin que dans l’heure qui suit et deux enfants encore en bas
âge dont avec une indépendance toute relative.
Vous arrive-t-il de prendre du temps pour vous ? Pour
votre couple ? Comment vous organisez-vous dans ces cas-là ?
En mars j’ai eu
40 ans… et j’ai donc décidé de… revoir certaines de mes priorités et de
remanier un peu ma philosophie de vie.
En ce qui me
concerne, j’ai décidé de prendre un peu de temps pour moi (ça se résume à
passer plus de 15 minutes dans la salle de bains le dimanche matin quand la
maison est clean et que les enfants n’ont besoin de rien…)
En ce qui
concerne notre couple, le temps libre n’existe pas. L’ensemble de notre
entourage étant démissionnaire pour nous garder nos enfants en cas de sortie (et
que les baby-sitters ne nous tentent pas vraiment), la chose est au point mort.
Nous arrivons tout juste à nous payer un week-end par an avec le CE de mon mari
et nous devons rémunérer le grand parent qui veut bien garder nos enfants
pendant les deux jours. (Autant dire que financièrement, nous ne renouvelons
pas l’expérience plus d’une fois par an).
Si vous aviez un conseil à donner aux autres parents,
quel serait-il ?
Aucun.
Ma thérapie m’a
appris entre autres choses que j’aime être libre et indépendante du regard des
autres. Ce que je suis.
Cependant, je
reste disponible pour ceux de mes amis qui ont besoin de moi (ben oui je suis
une fille gentille quand même, faut pas croire…)
Et la question bonus : "Astuce mère
parfaite" - "astuce mère imparfaite"
Astuce mère
parfaite :
Question
suivante…
Astuce mère
imparfaite :
L’amour… c’est
le secret… l’amour…
Le reste suit.
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