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mardi 21 avril 2015

Le poids de mon humeur

"Gros cul, gros cul, gros cul..." Bien des années plus tard, c'est avec le sourire que cette comptine raisonne encore dans ma tête. Mes sœurs et frère aimaient bien me charrier sur cet aspect de mon anatomie tout comme je me moquais du nez ou des oreilles de l'un-e ou de l'autre. Nous étions enfants, il n'y avait derrière ces mots aucune intention de me blesser... Le mal est venu plus tard.

Lorsque je revois des photos de moi enfant, en effet, mes fesses sont rebondies. Je n'ai jamais été mince comme mes copines, plutôt dans la normale, avec cette particularité d'être dotée d'une cambrure qui donne à mon postérieur un aspect rebondi avec du volume

Je pratiquais du sport tous les jours ou presque, je passais mes journées à l'extérieur, je ne mangeais pas trop de cochonneries et mon corps s'est développé avec des muscles plutôt saillants. Le sport ne m'a jamais fait maigrir, il m'a sculptée sans jamais faire dégonfler mon derrière. 

Pour autant, ce "gros cul" ne m'a jamais empêchée de vivre mon enfance et mon adolescence de manière tout à fait sereine et heureuse, il ne m'a pas complexée plus que cela, ne m'a pas freinée dans la manière de m'habiller. A cette époque, je ne me préoccupais pas encore de mon "poids" .  

Ce n'est que plus tard que j'ai pris conscience que mon poids allait être un boulet que je traînerais toute ma vie jusqu'à ce que je me rende compte qu'il pourrissait mon quotidien.

Depuis mes 20 ans, j'ai dû essayer tous les régimes de la terre pour ressembler à l'image de la femme idéale, celle qu'on voit dans les magazines, celle qui s'affiche sur nos écrans de télévision ou au cinéma, l'image de la femme fatale à laquelle je devais ressembler pour plaire à celui qui m'a bousillée de l'intérieur. 

Le premier n'était pas vraiment un régime mais un liquide à diluer dans de l'eau à boire tout au long de la journée sur une durée de 3 jours. Résultats spectaculaires, perte nette sur la balance mais reprise de poids instantanée dès le retour à une alimentation normale (après 3 jours de diarrhée, n'ayons pas honte de l'avouer !).

Je ne vais pas vous détailler toutes les modalités, ni les résultat mais disons qu'en gros, j'ai essayé tout ce qui se faisait : la soupe au chou, le régime détox, la diète protéinée, les slimfast, la diète tout court, le régime tout vert, le régime dissocié,  le régime sans glucide, la chrononutrition, les régimes avec des "noms" (mais oui, Dukan, Mayo...), je me suis faite vomir après chaque repas, j'ai compté les points de chaque aliment... Bref, j'ai essayé presque tous les régimes... 


Crédit photo : <a href="http://www.photo-libre.fr">Photos Libres</a>

Pourquoi m'imposer tout cela ? Parce que de mon poids allait dépendre mon rapport avec l'autre. Dès que je gonflais un peu, je n'étais plus désirée, j'étais rejetée, je ne valais plus rien... Dès que je maigrissais, je redevenais un "objet de désir" auquel il apportait de l'attention, couvait de mots doux et de compliments, un trophée qu'il était fier d'exposer à la vue des autres, une poupée qu'il pouvait habiller pour exhiber ses formes presque parfaites... C'est difficile à comprendre pour les personnes qui n'ont pas vécu cette situation et qui diront que j'aurai pu refuser tout cela et le quitter. Mais quand vous être confrontée à ce qu'on appelle "la manipulation", qui fait partie d'un mécanisme bien plus complexe (l'emprise), vous ne vous rendez compte de rien, vous perdez tout sens critique et tout raisonnement. 

Je n'avais pas besoin de balance, son œil "expert" suffisait à me faire comprendre dans quelle catégorie je me situais : désirable - non désirable. Non, le rituel de la balance, je me le suis moi-même imposé pour devancer son jugement et la manière dont j'allais être traitée... J'arrivais donc à maintenir un "poids de référence" à coup de régimes plus draconiens les uns que les autres, en dépit du bon sens...

Et puis un jour, mon corps a commencé à me faire défaut. J'ai pris beaucoup -trop- de poids, je me sentais épuisée, mon humeur était chamboulée, je faisais des malaises. Les examens ont mis en évidence une "Thyroïdite de Hashimoto" : ma thyroïde ne produit pas assez d'hormones ce qui a une incidence sur mon poids, mon humeur et bien d'autres choses. L'endocrinologue m'a donc prescrit un traitement hormonal à prendre tous les jours, à vie, avec un contrôle tous les 6 mois. 

A cause de cela, j'ai dû faire encore plus attention à mon alimentation, à mon poids, à tel point qu'en c'en est devenu une obsession, un TOC, une fixette, appelez-ça comme vous voulez mais j'en étais rendue à me soumettre à un rituel quotidien pour ne pas prendre le moindre kilo en trop. 

Tous les matins, c'était la même chose : après le lever, filer aux toilettes pour vider le plus possible ma vessie avant de :

     - me déshabiller,
     - sortir la balance
     - effectuer les réglages
     - poser le pied droit puis le pied gauche
     - fermer les yeux pour éviter de voir les chiffres s'affoler
     - me scruter longuement dans le miroir
     - regarder le résultat...

En fonction de ce dernier, ma journée allait être soit belle, soit terne.

A poids égal à celui de la veille ou inférieur était associé un sentiment de fierté, de bien-être, de réussite, de confiance en moi

A poids supérieur, mon humeur dépendait de la fourchette entre le résultat de la veille et celui du jour et je ne manquais pas de ME rabaisser :

     - 200 gr. : pfff, qu'est ce que tu as foutu encore ?
     - entre 200 et 500 gr. : bah voilà, bravo, tu es fière de toi là ? Tu sens où il est passé le petit creux de 21 heures ? Tu regrettes d'avoir pris un dessert maintenant non
     - plus de 500 gr. : eh ben voilà ma grosse, t'es qu'une merde ! Aucune volonté, aucun effort, tu ne vaux rien. Tu le sens le gras dans tes fesses là ? Allez, vas t'habiller et caches-moi tout ça !

Illustration KMie

Cela à duré de trop nombreuses années mais heureusement, un jour, ma vie a pris un autre tournant. J'ai réussi à partir (ça, c'est une autre histoire) mais je n'avais plus aucune confiance en moi, je cachais mon corps dans des vêtements qui ne me correspondaient pas, je ne voulais plus qu'on le voit, je ne voulais plus être cet objet, je ne voulais plus qu'on me regarde...

Malgré les mots doux et les caresses de mon amoureux, j'ai continué à vivre avec "le poids de mon poids", avec cette obsession du chiffre sur la balance, avec ce contrôle régulier. 

Personne ne se doutait de ce que je ressentais le matin face à la balance, personne ne s'imaginait que je vivais avec cette obsession, avec ce sentiment de honte, de culpabilité, d'échec permanent parce que je n'arrivais plus à descendre en dessous du poids de mes 25 ans. 

Mon corps a morflé pendant toutes ces années et maintenant, il se défend à sa manière et refuse de subir ces effets yoyos... Je l'ai bien senti bien lorsque j'ai décidé de me remettre une énième fois au régime.

C'était il y a environ 3 ans. J'ai suivi le régime Dukan bien déterminée à perdre ces fichus kilos. Alors qu'autour de moi, mes copines perdaient 3 kilos en moyenne sur une semaine, je n'en ai perdu qu'un seul. J'ai persisté, j'ai perdu un deuxième kilo. J'ai continué et un troisième kilo s'est enfin envolé. Je me suis stabilisée mais dès que je reprenais une alimentation normale, mon poids variait et je repartais pour 3 jours de protéines. 

J'avais retrouvé le poids de mes 25 ans mais perdu une partie de moi

Je ne partageais plus les repas avec ma famille, je refusais les invitations chez nos ami-e-s ou au restaurant, je vivais dans la crainte du moindre gramme que je pourrais reprendre, j'étais une obsédée du gras et du sucre, je contrôlais tout, absolument tout, les étiquettes pour vérifier que l'apport en protéines est supérieur à celui en glucide, la moindre trace de matière grasse... 

Je perdais ma bonne humeur. Je me renfermais sur moi et au lieu de me sentir fière, je me sentais aigrie. J'avais l'impression d'être "agressée" en permanence par la nourriture, par les gâteaux dans les vitrines des pâtisseries, par les odeurs des rôtisseries, par le marchand de vin qui me propose de goûter son dernier arrivage, par le restaurant indien qui veut m'offrir un nan au fromage avec ma commande... 

Je me rendais bien compte que tout cela avait une incidence sur ma vie de couple, ma vie de famille, ma vie sociale... En gros, j'étais devenue chiante pour tout le monde

Première prise de conscience : soit je poursuis dans cette voie et je m'isole de tout le monde, soit je lâche un peu la pression et je reprends goût au partage de bons moments à table, je profite de l'instant présent, je savoure tout ce qu'il y a de bon sur cette terre sans entrer dans les excès non plus.

J'ai réussi à arrêter ce rituel pendant un temps, ça a fonctionné !!! Mais voilà, j'ai replongé cet été lorsque j'ai atteint un "poids d'alerte". Ce n'est qu'un chiffre sur la balance, qui devrait être insignifiant mais qui a mis en branle quelque chose d'ancrer au plus profond de mon cerveau : un chiffre qu'il ne fallait pas atteindre pendant des années, un chiffre qui m'aurait valu des mots blessants et une ignorance quotidienne jusqu'à retrouver un poids "de forme"... 

J'ai donc recommencé à me peser tous les jours, à me dévaloriser parce que mon poids ne baissait pas malgré le sport et une attention portée à mon alimentation, à culpabiliser de ne pas réussir à maintenir ce fameux "poids de forme", à ne pas réussir à perdre ces fichus kilos alors que je vois sur le net que d'autres y arrivent et exhibent fièrement leurs courbes parfaites... Bref, retour dans la spirale infernale... 

Difficile pour mon entourage de comprendre mes sautes d'humeur, difficile d'expliquer à celui qui m'aime avec ce que je considère comme des kilos en trop que j'avais replongé dans l'addiction à la balance et que cela jouait sur mon comportement, sur mon humeur, que j'avais envie de pleurer lorsque je me regardais dans le miroir ou que je posais mes mains sur certaines parties de mon corps.

Et puis, un soir, alors que j'allais servir mes enfants, Loulou a refusé son plat en disant qu'il ne voulait pas grossir. Je lui ai demandé de répéter pensant avoir mal compris mais non, il refusait de manger ce que je lui proposais et voulait manger comme moi pour ne pas grossir. 

Ce fut pour moi comme un électrochoc, une autre prise de conscience bien plus violente que la précédente parce qu'elle venait de mon fils ! Quelle image est-ce que j'étais en train de lui renvoyer pour qu'à 7 ans 1/2 il décide de ne plus prendre de poids ? Est-ce que j'étais moi-même en train de le formater de la même manière que je l'avais été toutes ces années durant ? 

Non, je ne veux pas de ça pour mes enfants
Non, je ne veux plus de cette pression sur mes épaules (ou mes fesses) ! 
Non, je ne serai jamais conforme aux images qu'on voit dans les magasines !
Non, je n'aurai jamais la taille mannequin et d'ailleurs je n'ai plus porté une taille 34 depuis mon enfance !
Non, j'en ai assez de m'affamer et d'en vouloir à la terre entière de manger ce que MOI je ne peux pas manger pour ne pas prendre 1 gramme !

Ce mal est en moi, encré bien profond. Parfois, il se fait plus petit, plus discret mais lorsqu'il réapparaît, il est de plus en plus douloureux, de plus en plus vivace. Je sais qu'il me fait du mal mais il fait également du mal à mon entourage et de ça, j'en ai assez. Non, mes enfants, mon compagnon et moi-même n'avons pas à subir les conséquences du passé !!! 

Alors, j'ai entrepris un travail sur moi, sur l'image que j'ai de mon corps, sur mon ressenti, sur les liens du passé. 

Cela prend du temps, je n'ai pas encore affronté tous mes vieux démons mais je suis davantage bienveillante envers moi-même et j'arrête de vouloir me fixer des objectifs qui ne sont plus réalisables. Ma rencontre avec un Conseiller en Image dernièrement m'a d'ailleurs bien aidée et je vous en avais parlé dans un billet à relire ICI

Je ne me suis pas séparée de ma balance, elle trône toujours dans ma salle de bain et je me pèse encore de manière régulière mais mon "poids de forme" a changé, il compte quelques centaines de grammes en plus (pour ne pas dire kilos parce que c'est encore un sujet sensible). Je prends en compte mon âge, mon activité, mes deux grossesses, ma thyroïde et je ne laisse plus ce dernier influencer l'humeur de ma journée.

Et vous savez quoi ? Mon gros cul et moi, on commence à s'apprivoiser et à réapprendre à vivre ensemble ! 

Illustration Crayon d'Humeur


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22 commentaires:

  1. Ton billet est très touchant et très révélateur aussi de ce diktat qui pèse sur les femmes.
    Lorsque l'on subit son corps depuis des années, et que le regard de l'autre, celui en qui on croit, celui qui nous permet (normalement) de développer nos ailes et notre confiance en nous, ce regard là nous enfonce en fonction de la balance, j'imagine à quel point c'est destructeur.
    Je ne pense pas me tromper en disant que toutes les femmes sont insatisfaites d'une partie de notre physique, la question à se poser serait : QUI m'a apprit que mon physique faisait de moi une personne non aimable ? Quelle société ? La nôtre, à coup de retouches photoshop et d'ulisation du "corps féminin-object".
    Les enfants oui c'est un sacré électrochoc, je n'ose imaginer le jour où ma puce viendra me voir en me disant "maman faut que je maigrisse je suis trop grosse"... :(

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    1. En effet, nombreuses sont les femmes qui ne sont pas satisfaites de leur physique mais cela atteint également les hommes dont on parle moins.
      Je suis ravie qu'une loi vienne encadrer à présent les images véhiculées dans les médias et les défilés de mode. Les images véhiculées sont loin de refléter la majorité.

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  2. J'imagine comme il a dû être difficile à écrire pour toi, ce billet. Et l'immense pas en avant qu'il représente.
    Je te souhaite de continuer sur cette voie, je sais à quel point il est difficile d'être bienveillant envers soi-même, encore plus quand on lit ton histoire.
    Les enfants sont de formidables révélateurs de nous-mêmes, ils sont l'un des meilleurs moteurs d'un changement profond en nous.

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    1. Merci Ludivine ! En effet, difficile à écrire mais en cette période où on voit fleurir des régimes partout dans la presse, sur Internet, il me semblait important de parler de mon expérience. Voilà, c'est fait et oui, ça soulage même si cela ne résout pas encore tout.

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  3. Bravo bravo que dire de plus j'avais les larmes qui coulaient. J'ai eu le même parcours 17 ans de régimes problème de thyroïde comme toi. Un contrôle constant sur mon poids. J'ai ressenti les mêmes sentiments que toi sur la balance. Et puis des remarques pas sympa du genre "depuis que tu as perdu tu n'as plus le même pétillant qu'avant" pffff en faisant dukan on se désocialise on devient chiante moi j'ai tenu 3 ans pour ce foutu régime 28 kg en moins pour mon mariage impeccable mais quelques mois après des problèmes ont apparu grosses carences grosses pertes de cheveux allergie au lactose, les ongles une cata un dégoût de la nourriture bref c'est pas le régime dukan mais dukon. Enfin revenons à nos moutons j'ai eu le cas avec mon fils de 6 ans mais maman pourquoi tu manges pas comme moi ? Moi je ne veux pas grossir patati patata bref une grosse claque pour moi ça fait réagir et ça fait tellement du bien de lire ton billet je me sens moins seule pour du coup

    Merci merci pour tous tes articles longue vie à ton blog

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    1. C'est toi qui va finir par me faire pleurer :-)
      Merci pour tes encouragements, merci pour ton témoignage et plein de belles choses pour toi et ta famille

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  4. Ha la pression sur le corps.
    j'ai grandit élevée par une mère qui ne supporte pas un gramme de trop et qui très tôt m'a fait des remarques sur mon poids.
    Impossible pour moi de ne pas y penser constamment. Ma balance est aussi le rituel du matin (et du soir) qui détermine comment je vais passer la journée (et si je vais me sentir désirable le soir).
    mais je me soigne...et ma fille fut aussi un électrochoc quand après une semaine avec sa grand-mère, elle a refusé de manger "pour ne pas avoir un gros ventre"!

    alors j'essaie de laisser la balance un peu derrière moi pour ne pas lui donner cet exemple.

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    1. Ta fille a de la chance d'avoir une mère comme toi.

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  5. ouah je n'y crois pas ..j'ai toujours envié tes formes si délicates ...je ne savais pas que tu faisais aussi tout cela pour en arriver là..je suis comme toi mais avec beaucoup plus de kilos à combattre , certes je suis en pleine ménopause .;mais moi je ne m'accepte toujours pas..Oui le regard de l'autre, plus cet oeil plein de tendresse et d'envie posé sur moi..et j'en passe.;je me dégoûte tellement que je n'arrive plus à me donner ...j'ai honte de ce corps gras et difforme..j'ai aussi fait tous les régimes possible et inimaginables..mon surnom à moi était BOUDDHA ..vraiment je ne pensais pas que toi , la plus jolie de toutes tu subissais cela ..bravo à toi pour ce que tu fais pour ton loulou..les miens n'ont jamais vu ou exprimé quoique se soit lorsque je ne mangeais pas le soir .;et malheureusement les diktats de la beauté du corps sont engrangés dans la vision de mon mari car lui ne prend pas un kilo malgré tout ce qu'il peut manger ..c'est moi qui rein qu'en le voyant les prends ..si j'avais su que tu subissais tout ce que je subis il y a longtemps que je t'aurais téléphoné pour que l'on en discute ensemble car je me croyais seule dans ce cas..je n'ai pas la thyroïde mais autre chose qui fait que ...je prends , je prends , je prends..merci pour ton récit ..

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    1. Le rapport à son poids et à son corps est quelque chose de très personnel et que nous avons, pour certain-e-s d'entre nous, des blessures plus ou moins profondes dans nos histoires de vie.
      Ce n'est pas facile à accepter, le chemin est long, mais la bienveillance commence par le regard qu'on pose sur soi. Essayer de voir ce qu'il y a de beau en nous pour que cela ce voit à l'extérieur.
      Tendres pensées

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  6. moi je dis qu'on devrait toutes publier notre poids (pas celui qu'on écrit sur les formulaires de l'IRM ni celui qu'on annonce au médecin du travail, ni celui qu'on annonce à son mari) nan le vrai, celui de la balance, celui qui pique les yeux le matin au réveil et vous savez quoi mesdames, moi je suis certaine gagner... premier prix du poids le plus important.
    pour ma décharge... 2 grossesses, l'arrêt du tabac et un stérilet miréna à cause d'un gros souci de santé...
    est-ce que ça m'angoisse ? parfois.
    est-ce que ça me dégoute ? bof
    est-ce que ça m'empêche de manger ? JAMAIS !!!
    et bla bla bla
    ce n'est qu'un chiffre (je sais c'est facile à dire mais je t'ai pas dit mon poids encore crois moi ce n'est qu'un chiffre enfin un nombre à plusieurs chiffres plutot) !
    je n'ai ni l'envie, ni le temps, ni le fric de me lancer dans une reprise en mains. Ma santé va plutot bien (quoi que parfois...) et le reste je m'en foue ! le regard des autres m'importe peu voir pas du tout.
    Ce qui m'importe c'est le regard que j'ai sur moi :)
    ALORS BON COURAGE A TOI EGALIMERE ET AUX AUTRES !!!!
    je pense à vous <3

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  7. Bel article sensible et censé, merci.

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    1. Merci. Du mal à l'écrire mais au final, je suis contente de l'avoir fait !

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  8. ton billet est très touchant. J'ai eu le souci inverse. Si, c'est possible. Une enfance, mais surtout une adolescence à entendre "elle ne doit rien manger celle là. Elle est maigre. un vrai fil de fer. etc. etc." et pourtant, j'ai mangé... beaucoup. bref. j'ai souffert de ce corps sans forme, bien trop grand et qui n'arrivait pas à avoir un poids normal. Je mangeais en cachette en plus des repas déjà bien copieux. De tout. A toute heure. Fromage, chocolat, pates... mais rien n'y faisait. je restais le fil de fer moqué.
    Aujourd'hui... j'ai des kilos en trop. je le vis mal aussi. Ce n'est plus le regard des autres qui est dur. C'est le mien. Je ne me supporte pas. Mais, comme toi, une parole du 10 ans m'a fait prendre conscience de certaines choses. "non merci, je ne veux pas devenir gros". Gloups. Alors bon... j'ai expliqué pourquoi j'avais grossi... que ça ne risquait pas de lui arriver... qu'avec toute l'énergie qu'il dépensait il devait manger... beaucoup même. Bref... Du coup je fais attention. A l'époque ou l'homme et moi étions séparés, quand j'avais les enfants, je mangeais souvent après eux ma tomate... mais le gosse n'était pas dupe. Alors j'ai remangé avec eux...
    bref.... je ne suis pas très claire. 5h du matin. Mais bravo pour ce mots et pour tout. je ne suis pas sure de vouloir apprivoiser mes kilos en trop... mais bon... :)

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    1. Et moi qui te trouvais sublime... Comme quoi, le rapport au corps est vraiment très personnel.
      Bisous ma belle

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    2. je viens seulement de lire ta réponse. Euh... merci! mais alors je peux te dire que ce n'est pas un décalage qu'il y a entre ta vision de moi et la mienne, c'est un gouffre! :)

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  9. j'ai lu attentivement.....parce que cette histoire c'est un peu (beaucoup) la mienne....sauf que moi je n'ai aucun "problème de santé"...non "tout va bien".....à 36 ans, à 1 mois de mon mariage ma belle-mère m'a balancée en me voyant dans mon dernier essayage de robe "non mais t'as grossi là, t'as pris des kgs, ça se voit"......je me suis de nouveau sentie comme cette merde honteuse que j'ai toujours été et j'ai chialé...comme une merde...dans ma robe-sac-à-patate.....je pensais pouvoir être belle pour mon mariage, aujourd'hui j'appréhende plus que tout, le 13 juin prochain.....

    Entre 7 et 16 ans, j'ai fait du sport....bcp....5 fois 2h par semaines de natation pendant presque 10 ans.....10 ans de ma vie dans les bassins à développer une carrure de nageuse Est-allemande. Des dizaines d'heures à parcourir les bassins, à être en compétition avec les autres, tout aussi musclées mais surement plus minces....A l'époque je faisais 52 kg pour 1,65m et on me disait "plonge la grosse".....la grosse....mon surnom de toujours....celui qui m'a fait devenir ce qu'on me disait que j'étais....

    36 ans, et 36 ans de complexes....2 grossesses qui m'ont fait dépasser la barre symbolique des 100kgs. Le jour de l'accouchement certaines pensent à prendre les affaires de bébés moi j'ai pensé à me peser avant de partir à la maternité...101.7.....+29 kgs........des mois de sport intensifs pour tout reperdre....une satisfaction passagère à chaque gramme perdus puis un appétit (c'est le cas de le dire) à ce que ça continue, avec ce sentiment pervers qui survient quand la balance ne bouge plus ou pire qu'elle remonte dans l'autre sens...

    Aujourd'hui je n'ai pas soigné ce pb....je suis grosse dans ma tête et dans mon corps.....je me sens difforme et non désirable....je n'aime qu'une chose: mes oreilles, tout le reste est à jeter.....

    mes enfants sont magnifiques et lorsque j'entends "ta fille c'est tout toi", j'ai peur...peur pour elle....peur du regard des autres.... et pourtant ma fille est mince, ma fille est magnifique, ma fille ne me ressemble pas.

    Je suis cette grosse à qui l'on se permet sans complexe de le faire remarquer.....

    A 1 mois de mon mariage je remonte sur la balance: 6 fois par jours......no comment...sentiment de maitriser le pb....

    mon amour propre dépend définitivement du chiffre indiquer.....

    JE VAIS PARTAGER CE BILLET SUR MA PAGE DE BLOG: "mère de famille l'enfer du décor"....parce que je le trouve beau et réaliste....
    merci de ce témoignage

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  10. Ca me fait tellement de peine de voir qu'on est beaucoup à se battre contre des moulins à vent. Tellement d’énergie mal dépensée qu'on pourrait mieux utiliser. Ce combat contre notre corps prend toute la place dans notre vie, et il ne se finira jamais, car même si on parvient à obtenir le corps qu'on désire, on devra se battre pour le garder précieusement. Le plus simple et sain serait de s'accepter comme on est, mais moi je refuse. Je n'accepterai jamais tout ce gras qui m'enveloppe. C'est moche c'est mou ça respire pas la santé. Cause perdue :/
    Bise et bon courage dans ton combat.

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    1. Merci pour tes encouragements. Ce n'est pas facile de s'accepter, c'est un long chemin, un travail sur soi. Je n'y parviens pas encore tout à fait mais je prends les choses en main et j'ai bien envie de me remettre au sport pour muscler tout ce qui a besoin de l'être.
      Bon courage à toi aussi !!!

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  11. Je suis extrêmement touchée par ce témoignage... T'ayant connue à l'époque de ce diktat quotidien, ayant deviné certaines choses sans en avoir soupçonné l'ampleur...
    Je t'embrasse donc, toi et ton gros cul, que je n'ai pas eu l'honneur de connaître, et sache que le mien s'est installé aussi, sans gêne et sans invitation, mais je le trouve confortable, mon chéri et mes enfants aussi, je crois ;)

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