Mais avant de commencer cet article, petit retour en arrière sur le rôle de la femme au foyer.
Pendant la guerre de 1939-1945, les femmes ont joué un rôle important en remplaçant les hommes dans les activités économiques. La guerre terminée, les hommes sont revenus, ont retrouvé leurs postes et ainsi incité les femmes à reprendre leur place de femmes au foyer.
Depuis, de nombreux mouvements féministes ont remis en cause la place de la femme au sein du foyer et ont prôné pour davantage d’égalité dans tous les domaines : emploi, autonomie financière, accès à la contraception, partage des tâches ménagères…
De nos jours, on parle de la femme comme étant indépendante et émancipée, ayant un rôle social et économique fort.
Il y a donc une évolution du rôle de la femme au foyer et de la vision que s’en fait la société. Et c’est de là que va naître le sentiment de culpabilité de ces dernières.
Ce « modèle féminin » actuel ne correspond pas à toutes les femmes. Il y a celles qui travaillent et celles qui font (ou non) le choix de rester à la maison pour s’occuper des enfants. Parce qu’il y a bien une distinction entre les femmes pour qui rester à la maison est un vrai choix de vie et celles qui subissent cette situation pour diverses raisons (absence de mode de garde, coût dudit mode de garde, perte d’emploi…).
Pour information, je vous invite à relire « Pourquoi travailler alors qu’on avait le choix (ou non) de garder les enfants à la maison »
Alors, dans cette société où le regard des autres est empreint de jugement (que vous soyez au foyer ou au travail), où l’image de la femme active est encouragée, celle du père au foyer qui fait le choix de mettre sa carrière entre parenthèse pour élever ses enfants valorisée, les mères au foyer semblent souffrir d’un manque de reconnaissance ce qui augmente leur sentiment de culpabilité.
Mais culpabiliser de quoi exactement ? Je vous renvoie sur ce billet d’une mère au foyer révoltée lue sur le site " Les supers parents " qui reprend les différents thèmes que j’aurai pu aborder dans ce billet mais cela ferait double emploi.
Les motifs de culpabiliser sont donc nombreux, à commencer par le fait de ne plus correspondre à un « modèle social », de ne pas travailler, de ne pas se sentir à la hauteur des tâches qui lui sont assignées (entretien de la maison, évolution et éducation des enfants entre autres), de réclamer le droit à prendre du temps pour soi en dehors de la cellule familiale, de ne plus « supporter » ses enfants et d’avoir besoin de prendre l’air...
Mais d’où naît ce sentiment de culpabilité ?
Il peut s’agir de l’image qu’on a de soi, de l’image qu’on pense que la société a de soi, d’un début d’épuisement maternel (le burn-out maternel), de l’isolement qui nous fait perdre confiance en nous et en nos capacités de socialisation...
Alors que faire ?
Tout d’abord, assumer son identité !
Votre identité n’est pas définie par votre carte de visite professionnelle mais reflète ce que vous êtes. Votre personnalité est construite par votre caractère, votre expérience, vos valeurs, vos relations avec les autres.
Vous êtes qui vous êtes, une personne unique.
Reprenez confiance en vous !
Souvent, le fait de ne plus avoir d’activité professionnelle renvoie à la question de la valeur au travail : si je devais reprendre un emploi, qu’est ce que je serais capable de faire.
Posez-vous quelques instants parce que l’exercice que je vous propose prend du temps.
Dans un tableau, définissez plusieurs colonnes et pour chacune de vos expériences, notez les compétences qui en découlent :
- mon parcours scolaire : savoir lire, écrire, faire de la compta, mettre en page des textes…
- mes expériences professionnelles : savoir démarcher des clients, gérer des stocks, mettre en rayon, animer des équipes…
- mes expériences extra-professionnelles : loisirs, parents d’élève, bénévolat, encadrement des sorties scolaires, organisation de goûter
Ensuite, regardez TOUT ce que vous savez faire. Impressionnant non ?
Mais pour savoir vers quel métier vous tourner, rien de mieux qu’un accompagnement auprès d’une structure compétente.
Apprendre à déléguer sans culpabiliser !
Pourquoi tant de fatigue physique et nerveuse ? Parce que vous gérez tout, du soir au matin, sans moment de repos. Quand vos enfants enchaînent les maladies, les caprices/colères, les phases où ils refusent d’obéir, qu’ils renversent leur nourriture au sol… la situation devient difficile à gérer et vous sentez bien qu’il est temps, pour vous comme pour eux, d’aller prendre un peu de temps pour soi, un temps de repli.
N’hésitez pas à demander au Papa, à vos parents, ami-e-s, voisin-e-s, à quelqu’un en qui vous avez confiance, de prendre le relais, ne serait-ce qu’une heure, une demi-journée.
Vous verrez que vos enfants sont capables de survivre sans vous et ils seront heureux de vous retrouver, d’autant plus que vous aurez laissé retomber la pression.
Apprenez aussi à demander de l’aide dans les tâches ménagères ou l’éducation des enfants. Votre conjoint travaille pour assumer financièrement les charges du ménage, c’est la plupart du temps ce qui a motivé la décision que ce soit vous qui preniez le congé parental ou restez à la maison après cette période pour vous occuper des enfants. Mais cela ne le dispense pas de participer aussi à la gestion du quotidien, même la plus petite des choses qu’il pourra faire sera déjà une chose qui vous soulagera (aider le petit dernier à finir son repas, lire l’histoire du soir…).
Dès qu’ils commencent à être en âge de le faire, demandez également à vos enfants à participer (mettre la table, ranger sa serviette, ranger les jouets…). Ils seront fiers de vous aider et de participer.
Ne perdez pas le lien social !
Mère au foyer ne signifie mère enfermée dans son foyer. Comme je l’ai mentionné plus haut, perdre le lien social entraîne petit à petit une perte de confiance en soi, la peur d’aller vers les autres…
Il existe de nombreuses associations ou structures qui proposent des moments d’accueil parents-enfants : ludothèques, café parents-enfants, associations…
Le plus difficile, c’est de s’y rendre parce qu’on se demande ce qu’on va bien pouvoir raconter aux autres, comment ça va se passer ? Dans la plupart de ces structures, les personnes présentes sont dans la bienveillance et le non jugement. Au contraire, si elles sont là, c’est pour la même raison que vous alors voilà déjà un point commun qui peut permettre d’engager la conversation.
Pour certaines, culpabilité de ne pas avoir poursuivi ses études :
La bonne nouvelle, c’est qu’à tout âge, il est encore possible d’apprendre.
Le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes prévoit, dans le cadre de la réforme du congé parental, l’ouverture des droits à la formation pour les personnes en congé parental (à condition de pouvoir bénéficier d’un mode de garde pour être disponible mais c’est déjà un grand pas en avant !).
Ensuite, avec le développement des cours par correspondance, l’arrivée depuis début 2014 des MOOC (cours en ligne gratuits dispensés par certaines universités et grandes écoles), libérez-vous un peu de temps dans la journée et vous pourrez continuer à apprendre.
Diminuer la pression sociale sur les femmes !
Je vous l’accorde, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir parce que, quel que soit votre statut, vous serez soumise à la pression sociale qui favorise la culpabilisation.
Or, on le sait toutes, personne n’est parfait, chacun-e a ses forces et ses faiblesses.
On pourra toujours mieux faire, on pourra toujours s’améliorer dans certains domaines mais cela passera inaperçu.
Que ce soit au travail ou à la maison, le manque de reconnaissance est un des premiers motif d’insatisfaction.
Alors, commencez par reconnaître vous-même vos talents, vos capacités, tout ce que vous avez accompli jusque là.
Savoir se féliciter soi même, c’est déjà revaloriser l’image qu’on a de soi, reprendre confiance en soi et vous permettre d’aller de l’avant.
Comme vous le savez, ce blog est un lieu d’échanges et d’informations. Alors, si vous avez envie de réagir à ce billet, des conseils à donner, des liens à faire connaître, vous avez la possibilité de laisser un commentaire.
Je me reconnais tout à fait dans le rôle de mère au foyer,moi c'est un choix de vie,j'ai 6 enfants et j'aime les voirs grandir,être là pour eux et disponible.C'est vrai que l'on est mal reconnu par certaines personnes (fainéante,pas intelligente,pas de lien social pour d'autre donc pas de vie).Ce blog est très intéressant.
RépondreSupprimerMerci Vanessa.
RépondreSupprimerC'est vrai que le regard des autres peut être très culpabilisant, qu'on soit mère au foyer ou mère active.
L'important est de se sentir à sa place, d'assumer son choix tout en mesurant les conséquences que cela peut avoir.
Je trouve aussi que c'est vraiment intéressant. Ce que je trouve difficile, c'est qu'on a l'air d'être catégorisées. Si on est mère au foyer, c'est difficile à cause du regard des autres, et financièrement aussi parfois. Mais si on souhaite reprendre une vie professionnelle, je trouve que nous ne sommes vraiment pas aidées, comme pour les modes de garde. J'aurais à choisir, je serais mère au foyer, je ferais plein de choses divers et variées, du bénévolat etc. Mais aujourd'hui j'essaie de trouver une voie pour travailler et gagner un peu d'argent... au final je ne me sens légitime ni d'un côté ni de l'autre. Quelle galère :(
RépondreSupprimerC'est difficile de trouver "sa" place que ce soit au niveau professionnel ou au niveau personnel. Il faut être au clair avec ce qu'on a envie de faire, ce qu'on peut faire et les moyens à notre disposition pour y parvenir.
SupprimerIl existe des structures pour aider les femmes à élaborer un projet professionnel qui tienne compte des "contraintes" familiales, il ne faut pas hésiter à se tourner vers elles.
Bon courage Hortense !
Perso je m'étais dit je reste à la maison jusqu'au trois des enfants,et la troisième est arrivé,une nouvelle séparation aussi...
RépondreSupprimerJe suis fatigué car j'ai cette envie d'apprendre un nouveau métier mais ce manque de confiance en moi me bloque et m'aide pas à oser aller de l'avant et dire mon ressenti à mes référents.
En ce moment je suis en pleine période de doute,car maman solo avec trois enfants c'est la galère à tout concilier. J'aime mes enfants,mais me couterait un bras en frais de garde,c'est un cercle vicieux duquel il est difficile d'en sortir.
pour ma part, je le vis assez bien. Je n'ai "que" 2 enfants et ils sont scolarisés. Alors autant dire qu'autour de moi, personne ne comprend!! J'en entends pas mal... mais surtout le fameux "tu vas rebosser quand??". Puis je passe pour une fégnasse... par exemple, je ne fais pas mon repassage. je paye quelqu'un pour ça... alors que merde, je ne travaille pas. Pire, parfois c'est l'homme qui fait les courses le samedi...parfois hein... alors que je ne travaille pas. Pire encore... je ne culpabilise pas! j'aime ma vie de mère au foyer mais pas que. Parfois je pense à travailler... je dois concéder un certain manque de confiance... et surtout, je sais que si je reprends mon ancien métier, ça ne le fera plus du tout. Donc je profite... et je verrai demain... ou pas. et merde aux cons qui trouvent toujours à redire. Une femme au foyer n'est pas forcément une femme inactive.
RépondreSupprimerJ'ai bien senti cette vision, ou plutôt ce jugement, des gens il y a 2/3 ans. Je finissais de (très) longues études pour lesquelles j'avais un contrat de travail, jusqu'à ce que celui-ci soit supprimé. J'ai donc dû me mettre en congé parental quelques mois pour terminer mes études. J'avais le choix de dire en me présentant: " je termine un doctorat" ou "je suis en congé parental". J'ai halluciné de voir les différences de réaction des gens, tout de suite pleins de préjugés (que ce soit sur l'une ou l'autre des situations, d'ailleurs!). Depuis je m'efforce d'être bienveillante face aux situations des autres, même si ce n'est pas toujours évident, car c'est tellement plus facile de juger sans chercher à comprendre!
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