C'est un sujet très délicat qui peut soulever les foudres des pro-allaitement comme des anti-allaitement alors je vais essayer d'être dans la neutralité et d'exposer ici des faits. Je ne vais pas vous dire ce qui est le mieux parce que ce choix vous est personnel, que je n'ai pas à juger de ce qui est bon pour vous ou votre enfant, vous faites ce que vous pensez être le mieux pour lui ET pour vous.
Illustration Fanala |
Au cœur de l'allaitement, il y a une relation humaine, une histoire personnelle dans le rapport à son corps, à sa féminité, à sa pudeur, à sa famille, à son entourage... Ce sont sur ces paramètres que va porter le choix d'allaiter ou non son enfant. Chacune fait son propre choix en fonction de son vécu, de son ressenti, de son envie.
Mais la pression sociale se fait de plus en plus forte ces dernières années en faveur de l'allaitement maternel. Un exemple ?
Je reprends ici l'extrait d'un article paru dans Le Parisien du 1er août 2012 :
" Alors que seuls près de 40% des bébés âgés de moins de six mois sont exclusivement allaités au sein, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que l'allaitement maternel "est l'un des moyens les plus efficaces de préserver la santé et d'assurer la survie de l'enfant".
L'autorité mondiale rappelle que ce mode d'alimentation est constitué d'anticorps nécessaires à la protection des nourrissons contre de nombreuses maladies courantes, comme la diarrhée ou la pneumonie.
De fait, l'OMS recommande l'allaitement maternel dès la première heure suivant la naissance, et appelle les mères à continuer à allaiter exclusivement l'enfant au sein pendant six mois. Des aliments complémentaires doivent être introduits après les six premiers mois de vie, tout en continuant l'allaitement au sein jusqu'à l'âge de deux ans.
"L'allaitement maternel optimal allié à une alimentation d'appoint aide à prévenir la malnutrition et peut sauver près d'un million de vies d'enfants. (...) Si les mères et les familles étaient encouragées à allaiter au sein, de nombreuses vies pourraient être sauvées", précise l'OMS."
Allez clamer haut et fort après la lecture de cet article que non, vous n'allaiterez pas et que c'est votre choix ! Difficile non ?
Mais chaque femme a la possibilité (en France en tous cas) de choisir le mode d'alimentation pour son enfant qui lui convient le mieux. Chaque femme a ses raisons de ne pas vouloir donner le sein et l'entourage ne devrait pas avoir à juger ou faire pression. Le refus d'allaiter est profond et propre à chacune.
Si objectivement pour la santé physique de l'enfant le lait de sa mère est meilleur, quid de sa santé morale et sociale ? Si donner le sein pour la mère est une obligation sociale, qu'elle le fait sous la pression, la contrainte, si cela ne lui convient pas, qu'elle n'y prend aucun plaisir que ressentira l'enfant ?
Une mère qui donne le sein par pression est en désaccord avec elle-même, l'enfant absorbera ses émotions comme une éponge, et ce ne sont pas les meilleures conditions de développement qu'une mère peut offrir ! D'où la phrase mille fois répétée : mieux vaut donner le biberon avec amour que le sein à contre-cœur.
De toute manière, quelque soit votre choix, il y aura toujours matière à vous faire culpabiliser. Si vous n'allaitez pas, on vous demandera comment vous allez nourrir votre enfant, si vous ne le regretterez pas, si vous n'allez pas passer à côté d'un moment privilégié, si vous n'aurez pas l'impression de ne pas lui donner le meilleur de vous même ???
Si vous allaitez et que vous sortez votre sein dans un lieu public, on vous regardera de travers (cachez moi ce sein que je ne saurais voir !!!), on vous demandera si vous êtes sûre que votre enfant mange assez, quand vous pensez arrêter, comment vous allez faire à la reprise du travail, si vous ne vous sentez pas esclave de votre enfant ?
Pour certaines femmes qui poursuivent l'allaitement au delà des 6 mois préconisés, le regard de la société n'est pas tendre non plus. Elles sont souvent jugées comme rétrogrades, trop fusionnelles avec leur enfant, et bien d'autres qualificatifs encore. Alors qu'il s'agit là encore d'un choix propre à chacune.
Alors, allaiter ou pas, c'est un choix qui VOUS concerne, qui VOUS est propre.
FAITES COMME VOUS LE SENTEZ ET DECULPABILISEZ !!!!
Merci Claire pour ce bel article tout en nuances sur un sujet effectivement assez explosif ! Pour ma part, je fais partie de celles qui ont donné le biberon avec amour plutôt que le sein à contre coeur et je ne l'ai jamais regretté. Ma fille ne me paraît pas avoir été plus malade qu'une autre étant bébé et la relation quasi fusionnelle que j'ai avec elle conforte mon idée qu'allaiter ne vient en rien renforcer les liens mère-enfant. Et heureusement ! ;-) Evidemment, cet avis n'engage que moi !
RépondreSupprimerComme je le dis en introduction, chacune a une relation très personnelle avec l'allaitement et tu en es l'exemple, il vaut mieux mieux donner le biberon avec plaisir que le sein à contre cœur.
SupprimerL'allaitement peut parfois virer au cauchemar pour certaines mères mais elles poursuivent par peur du jugement des autres, peur de passer pour une mauvaise mère... Cela joue sur la relation avec l'enfant alors il faut s'autoriser à mettre en place d'autres solutions comme un allaitement mixte ou passer complètement au biberon. C'est en tous cas une décision qui devrait être respectée par l'entourage et la société.
De mon côté, j'atteins bientôt les 10 mois d'allaitement. C'est un choix personnel. Mon compagnon n'a pas d'avis sur la question. Malheureusement, j'entends pas mal de sottises comme "il est toujours collé à toi, tu dois respirer" ou encore "Il ne fait pas ses nuits car ton lait n'est pas assez consistant". Et pourtant, à 9 mois, il pèse 10kg720 et mesure 79cm. Je les laisse dire et profite de ces instants particuliers avec ma boulette, même si, parfois, je suis lessivée.
RépondreSupprimerMerci Melissa !
RépondreSupprimerC'est ce que j'essayais de montrer dans cet article, l'allaitement est un choix personnel et quelle que soit notre décision, nous sommes toutes confrontées au regard des autres.
L'important est de se sentir en accord avec son choix et de passer de merveilleux moments avec son enfant
Les recommandations de l'OMS sont basées dur la santé des pays en voie de développement ou l'eau potable est rare et donc impossible de faire des biberons dans risquer la vie des bébés et de plus dans ces pays pauvres cela couterait trop cher donc l'allaitement est encouragé
RépondreSupprimerChez nous il y a un mouvement de pro allaitement qui culpabilise un peu trop à mon goût les mamans biberons. C'est un choix personnel que l'on doit respecter. D'autant plus qu'il n'y a pas de différence remarquable entre l'État de santé des enfants allaités ou non.
ne pas culpabiliser... et ne pas rendre coupable! :)
RépondreSupprimerComme je le disais, quelque soit la décision prise, il y aura toujours matière à culpabiliser du regard et des réflexions des autres. Alors, si on arrêtait un peu et qu'on laissait chaque femme faire son choix ?
Supprimeroh oui ne pas culpabiliser et ne pas rendre coupable ... j'ai allaité longtemps mes deux enfants et jamais je n'irais jeter la pierre à celles qui ont choisi le biberon ... le principal est l'amour qu'on y met et des parents sereins seront toujours ce qu'il y a de mieux pour les bouts de choux ...
RépondreSupprimerC'est exactement ça : le principal est l'amour qu'on y met
SupprimerJe voudrais juste préciser que les recommandations de l'OMS se basent sur les études faites dans les pays en voie de développement là ou l'eau potable est rare et la mortalité infantile élevée. Chez nous il y a pas de différences entre l'État de santé d'un bébé allaité et un autre nourri au biberon
RépondreSupprimerC'est un choix perso. On se sent ou pas de le faire. Dans les deux cas on doit respecter
Merci pour ces précisions Angélique !
Supprimer