Lolly pourrait parler des heures de ses engagements (féministe, politique, écologique...) mais également partager ses recettes de cuisine ou des petits moments avec son Petit Prince... D'où mon sentiment de pas assez lorsque je me rends sur son blog (et là, elle me déteste parce que je viens de lui mettre "la pression" pour qu'elle publie davantage :-) ).
Mais comment fait-elle pour concilier ces différentes activités ? Elle vous le raconte dans l'interview qui suit.
Bonjour Lolly,
En quelques mots, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
En quelques mots, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Je m’appelle Mme 40 ans
sur les réseaux sociaux. J’ai 42 ans bientôt. Je suis arrivée à Lyon en 1994
pour intégrer Science Po. Je voulais faire de la communication politique !
Mais je n’ai jamais travaillé dans ce domaine ! J’ai tout d’abord
travaillé comme chargée de Communication Event et webmestre dans une société de
bâtiment. Et depuis quelques années, je suis Chargée de Communication et Community Manager dans le secteur de la santé.
Je suis également élue municipale
d’arrondissement, depuis 2014. Comme quoi ma formation IEP a fini par me
servir ;-).
Pour me résumer, je suis
depuis toujours une militante et une passionnée ! Féministe (revendiquée),
écolo (dans les faits, pas qu’en parole), militante associative (je suis
impliquée dans plusieurs associations), passionnée de psychologie (j’ai repris
des études à 30 ans et obtenu une maîtrise de psychologie clinique, tout en
travaillant). Je crois que je peux me définir comme curieuse et certains
diraient limite hyperactive (perso je déteste ce mot).
J’ai ouvert mon blog parce que je voulais partager tout cela ! De ma nouvelle quarantaine, de mon quotidien de femme active, de mère divorcée et en train de recomposer une famille, de cuisine aussi. J’ai peu de temps pour m’en occuper, mais j’aime beaucoup l’idée de partager.
J’ai ouvert mon blog parce que je voulais partager tout cela ! De ma nouvelle quarantaine, de mon quotidien de femme active, de mère divorcée et en train de recomposer une famille, de cuisine aussi. J’ai peu de temps pour m’en occuper, mais j’aime beaucoup l’idée de partager.
Combien avez-vous d'enfants et quels sont leurs âges ?
J’ai un seul garçon de 7
ans. Depuis plus d’un an nous essayons avec mon compagnon de lui donner un petit
frère ou petite sœur, mais c’est compliqué !
A la naissance de votre enfant, avez-vous pu bénéficier
d'un congé parental (vous ou votre conjoint) ?
A sa naissance, j’ai
effectivement pris un congé parental à mi-temps la première année, puis 1 jour
½ off la deuxième et la troisième année. Le père de mon fils avait un job à
mi-temps, sinon il aurait également pu le prendre, la question s’est d’ailleurs
posée à l’époque.
Pour quelles raisons l'avoir pris ou pas pris ?
J’ai pris ce congé
parental pour plusieurs raisons :
- Tout d’abord j’ai fait
le choix d’un allaitement long, je ne me voyais pas le sevrer à ma reprise
d’activité, alors que l’allaitement devenait enfin confortable ! 2 mois
d’enfer pour le mettre en place, puis un rythme de croisière jusqu’aux 9 mois de
mon fils.
- Ensuite je
voulais prendre le temps au moins pendant sa première année de le voir grandir,
de l’accompagner, d’en profiter.
- Enfin j’étais
hyper fatiguée car je gérais tout à la maison (les purées bios, les courses, le
linge, le ménage,…) et j’ai vraiment appréciée de ne pas « courir »
tous les jours.
Quels sont ou ont été les modes de garde pour
vos enfants ?
Un nounou à
domicile, puis en crèche municipale.
Est-ce que cela vous a paru compliqué de
trouver une place en crèche ou une assistante maternelle ? Comment vous-y êtes
vous prise ?
Oui ça a été le
parcours de la
combattante. J’ai commencé le tour des crèches quand j’étais
encore enceinte. Mais je ne pouvais pas l’inscrire tant qu’il n’était pas né
(c’est la règle à Lyon). A sa naissance, je l’ai donc inscrit (le dossier était
prêt). Mais j’ai essuyé refus sur refus aux commissions d’attribution. Un mois
avant la reprise, j’ai commencé à me faire une raison et j’ai interrogé des
assistantes maternelles. Mais avec mon enfant à mi-temps, confié à partir de
début avril (mon fils est de fin décembre), j’ai une fois de plus essuyé des
refus.
Un ami de mon mari voulait se reconvertir, il m’a proposé de le garder « en attendant » que je trouve quelqu’un. Pour lui c’était un moyen de tester sa reconversion, pour moi cela me sauvait ! Un partenariat gagnant-gagnant ! Même si mon salaire à mi-temps passait entièrement dans la paie de mon nounou. Nous avons enfin obtenu une place en crèche à mi-temps, au 18 mois de mon fils. A partir de là nous avons partagé moitié à domicile, moitié à la crèche.
Un ami de mon mari voulait se reconvertir, il m’a proposé de le garder « en attendant » que je trouve quelqu’un. Pour lui c’était un moyen de tester sa reconversion, pour moi cela me sauvait ! Un partenariat gagnant-gagnant ! Même si mon salaire à mi-temps passait entièrement dans la paie de mon nounou. Nous avons enfin obtenu une place en crèche à mi-temps, au 18 mois de mon fils. A partir de là nous avons partagé moitié à domicile, moitié à la crèche.
Votre employeur a-t-il mis en place des
mesures pour favoriser l'articulation des temps de ses salarié-e-s ?
Oui nous avons
une grande flexibilité dans notre temps de travail. A l’issue des 3 ans de
congé parental, j’ai pu continuer jusqu’aux 4 ans de mon fils en 4/5eme.
Quelles mesures complémentaires aimeriez-vous qu'il mette en place ?
J’aurais adoré
avoir une crèche d’entreprise. Pour l’allaitement cela aurait été top !
Mais l’entreprise ne le souhaite pas.
Néanmoins, j’ai
pu tirer mon lait pendant mes heures de travail et bénéficier d’un frigo pour
l’entreposer de manière sure. C’était déjà ça.
Comment faites-vous pour concilier votre vie
professionnelle, votre vie personnelle et vos engagements municipaux ?
C’est un
exercice de jonglerie permanent ! Je tiens des listes de choses à faire et
à ne pas oublier pour chaque domaine de ma vie. J’ai un planning familial dans
la cuisine, où je note les emplois du temps de chacun, les rendez-vous
importants, les soirs où il faut prévoir un mode de garde. Je mets à
contribution ma petite sœur qui habite dans le même quartier que moi, et j’ai
un arrangement avec la maman d’un camarade de mon fils : nous nous aidons
mutuellement car elle aussi a une vie assez agitée.
Depuis que je
suis séparée du père de mon fils, j’ai une semaine sur deux pour me consacrer
plus pleinement à mes activités militantes. La politique est énergétivore et
chronophage, mais j’avoue qu’en étant simple conseillère d’arrondissement, je
n’ai pas de responsabilité particulière. C’est plutôt mes activités
associatives qui me prennent du temps. Les semaines où j’ai mon fils, je mets
la pédale douce sur les activités extra-professionnelles et j’essaie de limiter
les déplacements pro aussi.
Quelles sont les mesures mises en place pour
faciliter votre quotidien ?
Je gère un
planning de manière très serrée, afin de pouvoir optimiser le temps.
J’ai toujours
mon nounou à domicile, qui récupère mon fils après l’école et lui fait faire
ses devoirs. Il est également là pour les vacances scolaires.
J’ai une
personne qui vient faire un peu de ménage, deux heures tous les 15 jours.
Je ne repasse
plus depuis 10 ans. Ou très exceptionnellement !
Je planifie les
repas sur une semaine, cela facilite les courses. Le week-end je cuisine des
petits plats mijotés pour le début de semaine. En fin de semaine, on fait du
« simple ».
Enfin j’ai un
compagnon qui (contrairement à mon ex-mari (LOL)) participe beaucoup. Il s’occupe
du linge, de la vaisselle, il est super présent auprès de mon fils que ce soit
pour les devoirs comme pour les jeux.
Vous arrive-t-il de prendre du temps pour vous
? Pour votre couple ? Comment vous organisez-vous dans ces cas là ?
Oui trois fois
oui ! Sinon je ne tiendrais pas.
Une fois par
semaine j’ai un cours de yoga. Aucune réunion, aucune obligation dans ce
créneau là, sauf exception ! Les semaines où c’est possible j’essaie en
plus d’aller à la piscine nager.
Le dimanche est
sacré aussi ! Nous nous retrouvons pour un moment tous ensemble au
déjeuner. Parfois notre unique occasion de discuter et de partager à 3, mon
compagnon travaillant souvent les soirs et les samedis.
Dans la mesure
de nos agendas, on essaie également de préserver une soirée par semaine
ensemble avec mon homme (en vrai c’est plutôt une par mois). Quand on n’a pas
le Petit Prince, on se fait un resto ou on va boire un verre en ville. Si il
est là, on couche le petit de bonne heure et on se retrouve autour d’un verre
dans notre salon, on discute de choses agréables, de projets de vacances...
Interdiction de parler boulot ou politique ! (ça c’est pour moi, j’ai du
mal à faire des cloisons entre mes activités).
Deux fois par
an, un week-end en amoureux. J’ai ruiné mon couple avec le père de mon fils en
ne prenant jamais de temps à deux et en mélangeant tout. J’ai appris la
leçon ! Il nous arrive de partir à l’étranger (quand on a le budget), mais
parfois aussi à 25 km
de chez nous, en chambre d’hôte. Le principe c’est 3 jours consécutifs rien que
lui et moi. Comme le Petit Prince est en garde alternée, c’est plus facile de
partir en week-end, mais je suis sûre que c’est possible de trouver à le faire
garder par une tata, un tonton ou un couple amis… à charge de revanche !
Illustration Korriganne |
Si vous aviez un conseil à donner aux autres
parents, quel serait-il ?
Prenez du temps pour vous ! Une heure ou deux ou trois volées quand ils sont bébés ce n’est pas du luxe. Je n’hésite pas à offrir ce cadeau à mes amis jeunes parents « une soirée de baby sitting par mois pendant 6 mois ». Et je viens moi-même faire la garde du bambin, car j’adore les petits !
Et la question
bonus : "Astuce mère parfaite" - "astuce mère imparfaite"
Mère
parfaite : cuisiner d’avance des petits plats (blanquette de veau,
lasagnes maison, bœuf bourguignon) pour sa famille, les congeler et les
ressortir, tel Bree Van de Kamp !
Mère
imparfaite : Le laisser 1 heure devant un DVD pour faire une sieste quand
je suis épuisée ! ou pour m’offrir une grasse mat !
Merci Lolly. J'espère que tu ne m'en veux pas trop du petit coup de pression en début d'article (allez, au boulot maintenant !!!).
Si vous aussi vous souhaitez apporter votre témoignage, vous pouvez utiliser le formulaire de contact ci-dessous pour me décrire votre parcours en quelques mots ou le faire par email : egalimere@gmail.com.
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