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jeudi 12 février 2015

Quand les enfants quittent la maison...


S'il y a bien une chose qu'on apprend en devenant parent, c'est que plus rien ne sera jamais comme avant... 

Finies les grasses matinées, les soirées qui se terminent à l'aube, l'improvisation, les week-end sur un coup de tête, les repas pris à n'importe quelle heure, les heures supplémentaires au bureau (à moins de s'être organisé-e avec l'autre parent ou une baby-sitter)... 

Notre centre d'intérêt change, on s'émerveille devant notre enfant qui vient de naître, on frémit lorsqu'il commence à ramper, puis à se lever, à marcher, à sauter, à faire du vélo, à se lancer en roller ou en skate...

On passe nos samedi et dimanche après midi au parc, on ne regarde plus nos séries télévisées préférées en replay en pleine journée mais on découvre Sam le Pompier, Les Power Rangers Samouraïs, Star Wars Rebel...

Nous n'avons plus une minute à nous et même l'endroit qui nous semblait le seul où on pouvait être tranquille devient un lieu commun...
Illustration : vue sur différents blogs sans mention (recherche en cours...)

Alors, on se prend à rêver de tranquillité, de moment rien que pour soi, de voyages, de massage, de coiffeur, de séances de sport, de tout ce qu'on aimerait faire sans nos enfants !!!

Et puis un jour, sans qu'on s'en rende vraiment compte, les oisillons quittent le nid familial pour voler de leurs propres ailes... 


Ces moments qu'on a tant rêvés deviennent réalité et, alors qu'on devrait se réjouir de se retrouver seul-e ou en couple comme avant, c'est un sentiment de vide immense qui prend place dans nos cœurs et dans nos têtes. On se sent soudain si seul-e, perdu-e... et la tristesse nous envahi.
Illustration http://korriganne.com/

Pourquoi ressentons-nous ce vide immense ?

Parce que c'est une nouvelle étape de la vie qui doit se construire et souvent, ce qui est nouveau nous effraie. Même si nous étions conscients que nos enfants finiraient bien par partir de la maison, nous ne sommes jamais tout à fait prêts à l'accepter parce que cela signifie la fin de la vie de famille, des repas pris ensemble tous les soirs, des journées passées les un-e-s avec les autres... 

Les enfants partent pour mener leur vie maintenant alors que nous avons passé une bonne partie de la nôtre à les éduquer, à leur inculquer des valeurs, à les préparer à devenir autonomes. 

Nous ne sommes plus là pour les protéger, pour les nourrir, pour les entourer de nos bras quand ils en auront besoin. La fonction parentale change et il faut maintenant réussir à les laisser partir, pour de bon, ne plus exercer de contrôle sur leur vie.

Cette séparation est d'autant plus difficile lorsque les parents n'ont pas réussi ou pu développer d'autres activités en dehors de la famille, quand leur quotidien était centré sur les enfants.
Ce syndrome est déjà identifié et porte le nom de "syndrome du nid vide". 

Comment surmonter cette étape ?

La bonne nouvelle, c'est que ces sentiments ne seront que transitoires, c'est un cap à passer, une étape douloureuse mais nécessaire pour faire le deuil d'une vie passée et envisager le futur de manière sereine en se donnant de nouveaux objectifs.

Si le départ des enfants a été anticipé, la transition se fera de manière plus douce : inscription dans des activités sportives, culturelles ou associatives, professionnelle... 

Si vous étiez le parent qui s'occupait le plus des enfants (mère ou père au foyer par exemple), les journées vont paraître plus longues parce que tout le temps qui était consacré aux enfants n'est plus. Ceci renforce le sentiment de solitude mais ce n'est encore une fois qu'une étape.

Soyez optimiste !

Oui, les enfants sont partis de la maison mais vous ne cessez pas pour autant d'être leur parent et ils auront toujours besoin de vous, d'une manière ou d'une autre. 

Regardez-les partir en vous disant que s'ils peuvent le faire à présent, c'est un peu grâce à vous, aux outils que vous leur avez donné depuis qu'ils sont petits et qui leur ont permis de se construire en toute confiance. 

Et puis, avec les moyens de communication actuels, vous ne resterez pas bien longtemps sans avoir de leurs nouvelles. Attention tout de même à ne pas trop vous immiscer dans leur nouvelle vie, n'appelez pas tous les jours, ne les culpabilisez pas d'être parti, ne vous lamentez pas de leur absence. Donnez leur des nouvelles positives ! 

Ne culpabilisez pas !

Vous avez tout à fait le droit de dire que la situation vous rend triste, que vous vous sentez perdu-e, que vous êtes effrayé-e, que vous vous posez des questions sur la manière dont votre couple va se retrouver maintenant... 

Si votre entourage n'est pas à même de vous écouter, vous pouvez rejoindre des groupes de paroles sur les forums Internet. Je n'en ai pas trouvé en présentiel mais si vous en connaissez, n'hésitez pas à laisser un commentaire en dessous de cet article.

Repensez votre vie de couple  !

Les enfants n'étant plus là, vous avez plus de temps à consacrer l'un-e à l'autre, à partager, pour faire des choses en commun, pour envisager de nouveaux projets, pour dialoguer et pour reprendre une intimité qui parfois peut faire défaut. 

Une période de transition est souvent nécessaire afin que chacun-e puisse retrouver sa place dans le couple, son rôle à jouer. Vous n'êtes plus que des parents, vous êtes à nouveau un couple. 

C'est le moment de faire tout ce que vous aviez remis "à plus tard", de lister vos projets communs et de commencer à étudier leur faisabilité : des travaux dans la maison, des cours de danse, une inscription dans un club de randonnées, un voyage... Donnez un nouvel élan à votre vie à deux, construisez l'avenir ensemble pour aller de l'avant.

Célibataire ? Et si le moment était venu de faire battre votre cœur à nouveau ? Vous n'avez plus à craindre de vous faire surprendre au petit matin en rentrant d'une soirée en charmante compagnie, plus besoin de vous justifier lorsque vous sortez pour vous rendre à un rendez-vous... 

Reprenez une vie sociale, surtout si vous êtes parent solo

Participez à des activités associatives, culturelles ou sportives, invitez des ami-e-s, Sortez, allez au cinéma, au musée, au théâtre, voir des expositions... 

Il existe mille et unes façons d'occuper votre temps mais évitez dans la mesure du possible l'isolement. Si vous restez à la maison, vous serez sans doute tenté-e de revoir les albums photos, les vidéos des premiers pas... qui vous enfermeront dans vos souvenirs et ne vous permettront pas de penser à autre chose, de vous centrer sur vous à présent. 

Réorganisez vos temps de vie !

Comme mentionné ci-dessus, il y a un "temps mort" maintenant que les enfants sont partis. 

C'est à vous de réfléchir à la manière d'occuper ce temps : reprendre une activité professionnelle, s'investir dans une association ou des activités bénévoles, reprendre le sport, se mettre au dessin/à la peinture/à la couture...  

Repensez à tout ce qui vous faisait envie mais que vous n'avez pas pu réaliser car les enfants étaient votre centre d'intérêt et que vous les faisiez passer avant vous, avant votre vie de couple.

Dormez (veinard-e-s !!!), bullez, prenez soin de vous, procrastinez, vous n'avez plus d'obligation, vous êtes libres !!! 

Et vous pourrez même chanter "Libérééééé, délivréééééé" sans avoir à rougir de vous sentir heureux-se de ne plus avoir vos enfants à charge ! 

I believe i can fly
Illustration Les Créas de Nono 




2 commentaires:

  1. C'est un des passages difficiles charnières de nos vies : comme le 1er emploi, la naissance des enfants, la retraite. Et là, je crois qu'il faut anticiper pour pas se laisser prendre au dépourvu. Cependant dès l'adolescence les enfants nous y préparent en filant chez les copains souvent.

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  2. je ne sais pas quoi penser à ce sujet. Je peux affirmer que mes parents n'ont pas du tout souffert de notre départ à ma soeur et moi. Je dirai même que nos départs ont fait un bien fou à la couple... qu'ils n'attendaient que ça. (j'ai quitté la maison à 20 ans). je crois qu'un couple doit anticiper le fait de se retrouver à nouveau seul... en ne s'oubliant jamais, malgré les enfants (faites ce que je dis mais pas ce que je fais). Le départ des enfants, un peu comme la retraite, est un grand chamboulement... mes parents (encore eux) ont bien vécu leur départ en retraite. Ils sont actifs. Ils avaient préparé ça, ils y avaient réfléchi. Pour eux, c'est la liberté retrouvée... bref. Je ne sais pas comment je réagirai au départ de mes enfants. je sais que, sans aucun doute, ce qui me pesera encore plus que leur absence, ce sera l'angoisse qu'il leur arrive quelque chose loin de nous.

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