Ces questions d'enfants sont à l'origine du projet de Florence qui a créé des produits ludo-éducatifs permettant d'y répondre de manière concrète, originale et ludique comme elle le mentionne dans son interview.
Mais comment passer de l'idée au projet, quelles ont été les différentes étapes à franchir ? Je vous laisse découvrir ce parcours de créatrice.
Bonjour,
En quelques mots, pouvez-vous nous dire qui vous êtes et quel est votre parcours ?
Je m’appelle Florence, j’ai 35 ans, je suis mariée et j’ai 2 enfants.
Après des études en communication j’ai travaillé pendant près
de 12 ans, en tant que chargée de communication puis chef de projet événementiel.
J’ai toujours aimé créer, chercher des concepts, repérer des
idées originales...
A quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans la création de votre activité et pourquoi avoir fait ce choix ?
A quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans la création de votre activité et pourquoi avoir fait ce choix ?
J’ai eu mon 2ème enfant lorsque j’étais en agence de communication, je n’ai pas beaucoup profité de lui lors de ses deux premières années, absorbée par mon travail, par l’idée de bien faire, par le plaisir aussi que mes fonctions me procuraient à l’époque.
Puis les années passent, on évolue, le contexte
professionnel change, un jour je ne me suis plus sentie en adéquation avec les
directives données. Je savais que j’avais besoin de changement, pour me
retrouver, retrouver ma famille, être à nouveau en cohérence avec mes valeurs.
J’ai demandé une rupture conventionnelle, c’était un gros
risque compte tenu du marché du travail, mais une vraie nécessité.
Comment avez-vous fait pour passer de l'idée de création au projet ?
Comment avez-vous fait pour passer de l'idée de création au projet ?
Après avoir quitté mon travail, j’avais besoin de « m’aérer », de me ressourcer, de voir comment ça se passait ailleurs... Pendant un an j’ai rencontré des gens de divers milieux professionnels, j’en ai suivi certains pendant plusieurs semaines, ils avaient tous comme point commun la création, le souci de cohérence et de professionnalisme dans leur activité.
Les
idées s’affinaient et l’envie de créer quelque chose par moi-même devenait de
plus en plus présente. Un jour j’ai
tout posé à plat : toutes les idées que j’avais en tête, ce que j’aimais,
ce que je n’aimais pas, les compétences que j’avais et celles que je n’avais
pas, comment j’aimerais que ça se passe, sur qui je pouvais m’appuyer et quels
interlocuteurs j’allais devoir rencontrer.
La première idée ne
fut pas la bonne...
J’ai posé les bases d’un
premier projet axé sur des coffrets d’anniversaire clé en main, je me suis
associée avec une amie illustratrice qui allait développer toute la partie
graphique, nous avons soumis l’idée à plusieurs parents, ça commençait à prendre
forme, au bout de 3 mois, au moment où on allait lancer le projet, mon associée
ne souhaitait plus continuer l’aventure. Je me retrouvais seule, un peu
refroidie, remettant tout en cause. Lorsque les parents me demandaient où j’en
étais, je n’étais pas super optimiste et en même temps, je ne me résignais pas
à laisser tomber.
Il faut toujours s’accrocher...
Après plusieurs échanges, les remarques
suivantes revenaient à chaque fois : tu as trouvé un super nom, l’univers
graphique est attrayant et un des produits que j’avais évoqué rapidement en vue
de le développer bien plus tard, avait retenu toute l’attention des parents.
Virage à 180°...
Il n’est alors plus question de
faire des coffrets d’anniversaire, mais de développer LE produit qui avait
finalement retenu toute l’attention des parents. Un nouveau positionnement est
né avec d’autres idées de supports s’inscrivant dans la même lignée, permettant
ainsi à la marque d’évoluer au niveau de sa gamme produits et d’assurer son développement.
C’était cohérent, évident et
novateur. Il ne m’en fallait pas plus pour me lancer.
Pour la petite histoire, je n’ai plus d’associée mais je vous rassure...
nous sommes restées amies ;-).
Avez-vous pu bénéficier d'un accompagnement par une structure pour vous aider dans vos démarches, pour choisir le statut juridique le mieux adapté en fonction de votre activité, vous informer sur les aides à la création d'entreprise pour les femmes ?
J’ai la chance d’être mariée à un homme qui dirige une structure d’aide aux créateurs, repreneurs d’entreprises. Il a donc pu m’accompagner dans ces démarches et m’a conseillé sur les statuts juridiques, je me suis également rapprochée de la Chambre de Commerce et d’Industrie de ma ville. Je suis actuellement en entreprise individuelle, ce statut m’a permis de créer rapidement à moindre coût pour tester « grandeur nature » le projet. Si ça continue à évoluer aussi bien, je passerai en société.
Avez-vous pu bénéficier d'un accompagnement par une structure pour vous aider dans vos démarches, pour choisir le statut juridique le mieux adapté en fonction de votre activité, vous informer sur les aides à la création d'entreprise pour les femmes ?
J’ai la chance d’être mariée à un homme qui dirige une structure d’aide aux créateurs, repreneurs d’entreprises. Il a donc pu m’accompagner dans ces démarches et m’a conseillé sur les statuts juridiques, je me suis également rapprochée de la Chambre de Commerce et d’Industrie de ma ville. Je suis actuellement en entreprise individuelle, ce statut m’a permis de créer rapidement à moindre coût pour tester « grandeur nature » le projet. Si ça continue à évoluer aussi bien, je passerai en société.
Lors de vos démarches, avez-vous senti
qu'être une femme pouvait être un frein à la création d'entreprise ou au
contraire un avantage ? Comment cela s'est-il manifesté ?
Je n’ai pas senti qu’être une femme était un frein ou un avantage. Souvent on m’accueille avec un petit sourire « amusé » qui peut laisser sous-entendre un « Qu’est-ce qu’elle va nous montrer ? » puis lorsque je commence à citer le nom de la marque, à présenter son univers et ses produits, mes interlocuteurs sont étonnés par la simplicité et l’efficacité du concept. Ils se l’approprient très facilement, ils se projettent, émettent des idées et la côte sympathie se développe à vitesse grand V.
Quelles sont les principales difficultés
que vous avez rencontrées lors de la création de votre entreprise ?
J’en
citerai 3 principalement :
-
« Difficulté juridique » :
lorsque j’ai déposé le nom de la marque auprès de l’INPI, j’ai reçu un courrier
d’un cabinet juridique spécialisé en protection industrielle. Il représentait une
grande marque française qui s’opposait à quelques produits présents dans l’une des
classes que j’avais déposée. Je n’avais pas commencé l’activité que je me
retrouvais à devoir défendre ma marque ! Il a fallu que je fasse
abstraction de tout le « folklore » d’échanges de courriers en recommandé,
que je me renseigne : internet, livres de droit, cabinet conseil sur Paris...
pour trouver le bon compromis et éviter des frais non prévus dans le
prévisionnel. Ça a duré 3 mois en parallèle du lancement de la marque avec
toutes les démarches, mises en place et « petits couacs » qui
faisaient déjà partie du quotidien.
- « Difficulté identitaire » : la veille de
valider les supports pour impression, je découvre sur un blog qu’une grande
marque française de jouets a créé un macaron spécialement destiné aux Blogueuses
ambassadrices de cette marque. Il était très joli... c’était pratiquement le
même principe graphique que le mien !!! J’ai dû tout stopper et travailler
en 24h avec la graphiste sur un nouveau logo.
Si au départ j’ai eu du mal à accepter le changement, car
soudain, non choisi et il faut le dire : je m’étais attachée à mon
logo ! Aujourd’hui, avec du recul je le trouve bien plus lisible que le
premier. Finalement, ce qui peut paraître comme un « mauvais coup du
sort » devient une bonne chose !
-
« Difficulté personnelle » : il faut toujours se battre contre
ses propres démons : La peur de l’échec et le stress d’embarquer sa
famille dans l’aventure. Il faut aussi apprendre à mettre de côté le « quand
dira-t-on », les personnes qui ont la critique facile, non constructive
dont le seul but est de blesser.
De quoi aviez-vous besoin pour vous
lancer dans votre nouvelle activité ?
Pour
lancer l’activité j’avais besoin de créer un univers graphique autour de la
marque, de créer également un site internet qui allait être le principal canal
de distribution des produits.
J’avais surtout besoin de m’entourer d’une super équipe de
parents et d’enfants volontaires, prêts à jouer le jeu pour critiquer de
manière constructive les produits, émettre des idées, conforter des directives,
en donner d’autres... Ça a été et ça reste des moments super intéressants,
parfois très drôles et parfois très déroutants car il arrive de tout remettre en
cause. Quand arrive la partie « test enfants », ça va assez vite, les
enfants sont « cash » c’est : « j’aime » ou « j’aime
pas », nous sommes vite fixés !... Au final, grâce à tous ces
échanges, le projet se construit, se renforce et prend forme.
Pouvez-vous nous dire en quoi consiste
cette activité ?
Nous y voilà !!!.... Fini le
suspens...
La marque s’appelle C danscombien de dodos ? Elle propose des produits ludo-éducatifs permettant de
répondre aux petites « problématiques » des enfants de manière concrète,
originale et ludique.
Savoir s’organiser, se repérer
dans le temps, bien se comporter, faire preuve de patience, avoir l’envie
d’apprendre... Tout ce qu’il faut pour accompagner un enfant dans sa quête du
« devenir GRAND ».
LE fameux produit dont tout est parti
est le super calendrier « C dans combien de dodos mon
anniversaire ? » pour permettre aux enfants de se repérer dans le
temps et tempérer leur impatience face à cette date d’anniversaire qui approche
mais qu’on n’arrive pas à « matérialiser ».
Chaque jour l’enfant découvre une
petite surprise utile, ludique ou rigolote qui le rapproche un peu plus de la
date tant attendue.
Puis est venue l’idée de décliner
le produit et de sortir « C dans combien de dodos l’école ? »
pour la rentrée scolaire de septembre, pour anticiper et préparer en douceur ce
moment important, pour que l’enfant sache QUAND exactement aura lieu cette
rentrée scolaire dont tout le monde lui parle !...
Ce sont les premiers produits,
d’autres vont suivre très prochainement sous d’autres formes pour répondre à de
nouvelles attentes.
Comment
faites-vous pour concilier votre activité professionnelle et votre vie
personnelle ?
Mes deux enfants sont scolarisés donc je travaille comme
n’importe quelle salariée : après les avoir déposé à l’école jusqu’au
moment où je vais les rechercher en fin de journée.
Je m’occupe d’eux jusqu’au coucher et la différence
intervient à ce moment-là : souvent je passe mes soirées à travailler. C’est
un plaisir, un besoin, poussé par l’envie d’y arriver.
Lorsque j’ai des RDV, des soirées professionnelles, des
déplacements, papa est là et prend le relais.
Quelles sont les mesures mises en place
pour faciliter votre quotidien ?
Je suis quelqu’un de très
organisée à la base donc pas de mesures particulières, mes enfants ont bien en
tête le rythme d’une journée et m’aident sur certaines petites tâches au
quotidien.
Le matin on fait un petit point avant que chacun parte pour
avoir bien en tête qui récupère qui et à quelle heure ? J’imagine que ça
se passe comme ça dans la plupart des familles... Rien de très original sur ce coup-là !
Je
ne sais pas si je peux me permettre de donner des conseils. Je dirai simplement que souvent on n’ose pas
parler de son projet par peur qu’on nous « vole l’idée ». Étudier le
marché est indispensable, confronter son produit à la cible est primordial. Si
je n’avais pas parlé de mon projet à tous ces parents et à leurs enfants, il
n’aurait pas évolué comme il a pu le faire.
Toutes
les critiques constructives sont formatrices, mieux vaut les avoir avant de se
lancer pour ajuster le produit plutôt que de les avoir après. On s’investit
tellement dans le projet qu’on manque parfois d’objectivité, il faut laisser
d’autres personnes se l’approprier, l’interpréter différemment, pour
l’optimiser, le faire grandir.
J’ajouterai qu’on évolue malheureusement dans une société
qui cultive la peur de l’échec, du « comment justifier cette expérience
sur un CV si ça ne fonctionne pas ? »
Dans les pays anglo-saxons, c’est une vraie force d’avoir
comme expérience celle d’avoir créé une entreprise, même si celle-ci n’a
malheureusement pas été pérenne. Le courage de s’être lancé et toutes les
connaissances acquises inhérentes à la mise en place d’un projet quel qu’il
soit, sont reconnus. En France on vous colle rapidement une étiquette si vous
avez essayé et que vous n’y êtes pas arrivé. Il faut faire abstraction de tout
ça et tenter l’aventure, de manière posée et réfléchie bien entendu.
Si vous avez quelque chose à ajouter, c'est à vous !
Si vous avez quelque chose à ajouter, c'est à vous !
Je voudrais simplement dire Merci à mon mari et à mes enfants qui me soutiennent au quotidien car sans le soutien de sa famille, je pense qu’il doit être difficile de se lancer dans une création d’entreprise.
Je remercie aussi sincèrement tous les parents qui font
partie de cette aventure depuis le début et qui continuent à être présents. Ça
fait partie des bons moments que je suis ravie de pouvoir vivre.
Enfin, merci à vous de m’avoir contacté, jugeant que mon
parcours pourrait être utile à d’autres.
Faire un blog sur l’entrepreneuriat au féminin est très
intéressant et comme j’arrive à l’étape où je souhaite échanger avec d’autres
personnes qui vivent la même chose que moi, je suis plus que jamais réceptive à
ce type d’initiative. Merci beaucoup.
On vous retrouve sur votre site ou sur votre page Facebook.
* * * * * * * * * * *
Si vous aussi vous avez envie de partager votre parcours de créatrice d'entreprise, vous pouvez m'envoyer vos coordonnées par mail egalimere@gmail.com ainsi qu'un lien vers votre site ou votre page FB.
Pour rappel : ces interviews n'ont aucune visée promotionnelle de l'activité des personnes interrogées. L'objectif est de communiquer sur le thème de la création d'entreprise par les femmes, d'apporter des informations et conseils.
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