Le 4 février 2014, lors de la journée mondiale contre le
cancer, les grandes lignes du nouveau Plan cancer 2014-2019 ont été présentées
réaffirmant l'importance de la lutte contre les inégalités face à cette maladie.
En effet, pour certain-e-s malades, il existe ce qu’on
appelle « la double peine » : déjà en situation professionnelle
précaire, le cancer entraîne une chute de revenu conséquente et contribue à la
précarisation des malades.
Les causes sont de plusieurs ordres :
- La baisse des revenus,
- Les dépenses liées aux soins : tous les soins ne sont pas pris en charge à 100 %, il faut compter les dépassements d’honoraires et les médicaments non remboursés, les conditions de prise en charge des transports.
- Les nouveaux besoins générés par la maladie : les frais de garde d’enfants ou d’aide à domicile, les prothèses non remboursées et les soins de support. Indispensables pour certains malades, ils sont considérés comme relevant du confort par la Sécurité sociale,
- Les malades ignorent les dispositifs sociaux dont ils peuvent bénéficier et ne savent pas vers quel interlocuteur se tourner pour solliciter des aides.
DES AIDES PEU CONNUES
Comme chaque situation est unique, il est vivement conseillé
de prendre rendez-vous dès l’annonce de la maladie avec un-e assistant-e
social-e qui pourra accompagner la personne et sa famille dans ses démarches.
Ainsi, l’assistant-e- social-e mettra en œuvre, en accord
avec la personne, toutes les actions susceptibles de prévenir ou de surmonter
d’éventuelles difficultés, contribuer à améliorer les conditions de vie sur les
plans social, sanitaire, familial, économique et professionnel.
N’hésitez pas à prendre contact avec les services sociaux, les CCAS, les associations pour les aides suivantes :
- Prise en charge financière : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/vos-demarches/demarches-sociales-/prise-en-charge-financiere/protocole-de-soins
- Aides à la personne : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/vos-demarches/demarches-sociales-/aides-a-la-personne/quest-ce-quune-aide-a-la-personne-
- Aides techniques : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/vos-demarches/demarches-sociales-/aides-techniques
- Revenus et arrêt du travail : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/vos-demarches/vie-professionnelle/arret-du-travail/indemnites-journalieres
- Prestations sociales : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/vos-demarches/demarches-sociales-/prestations-sociales/prestations-de-la-mdph
CANCER ET RETOUR A L'EMPLOI
En matière d’emploi, le cancer impacte professionnellement
les personnes et laisse place à toutes formes de discriminations.
Pour certains employeurs, la personne atteinte d’un cancer est
perçue comme « personne à risque » par crainte d’une récidive ou d’une
baisse de performance, d’absences répétées pour suivre des soins…
Pourtant, interviewée
pour « La Voix des Patients », Dominique Thirry, Directrice de l’Association
Juris Santé et juriste de formation rappelle que « un grand nombre de
patients va retrouver un état de santé leur permettant de reprendre une
activité professionnelle, d’autres ont des traitements qui leur permettent de
maintenir leurs activités" .
Pour faciliter la reprise du travail, quelques exemples de mesures peuvent être mises en place par les employeurs (voir également le site "travailler mieux" qui comporte des outils et exemples de bonnes pratiques):
- Prévoir une visite de pré-reprise afin d’envisager les conditions de retour au poste de travail,
- Aménager le poste de travail de façon plus ergonomique,
- Diminuer les déplacements professionnels,
- Envisager un mi-temps thérapeutique,
- Aménager les horaires de travail,
- Etudier la possibilité de mettre en place le télétravail…
Pour la personne malade, il est important de garder le lien avec son entreprise en prenant des nouvelles régulièrement des collègues, en continuant à recevoir le journal interne s'il en existe un, en étant tenue informée des modifications éventuelles dans l'organisation de la structure...
Enfin, à son retour, elle doit savoir préserver, si elle le souhaite, un espace de confidentialité à propos de sa maladie. Soit elle choisit d'en parler, d'expliquer son traitement, les suites s'il y en a, soit elle choisit de garder son lieu de travail comme un espace "neutre" où la maladie n'a pas sa place. C'est un choix à respecter par toutes et tous.
CANCER ET INSERTION PROFESSIONNELLE
Pas facile de justifier d’un
« trou » dans son CV, surtout pour raison médicale.
Le cancer fait peur,
comme déjà évoqué ci-dessus, le candidat est un « facteur à risque »
et les employeurs peuvent se montrer réticents (voir chapitre : Connaître
ses droits et se défendre).
Le candidat n’est pas
soumis à une obligation de justifier cette période d’inactivité
professionnelle.
Certaines structures
proposent des accompagnements spécifiques pour les personnes ayant ou ayant eu un cancer afin de les aider dans l’élaboration de leur projet professionnel et la
recherche d’emploi, mettant l’accent sur l’entretien de recrutement et la
manière d’aborder la maladie dans son argumentaire (Juris Santé ou cancer@work par exemple) .
Ces structures sont peu nombreuses
mais le Plan Cancer 2014-2019 comporte un axe assez développé sur le maintien
et le retour à l’emploi. Espérons que ces accompagnements se développent et
soient proposés à un niveau plus national.
Il existe des accompagnements spécifiques avec les CAP EMPLOI mais pour en bénéficier, la personne doit déjà avoir une reconnaissance MDPH. Généralement, une assistante sociale est chargée de constituer le dossier, assez conséquent, et d'en assurer le suivi. Le délais avant d'obtenir une reconnaissance est long, il faut compter environ un an.
Pour connaître la marche à suivre pour la reconnaissance du handicap, vous pouvez consulter le site de l'Agefiph.
Il existe des accompagnements spécifiques avec les CAP EMPLOI mais pour en bénéficier, la personne doit déjà avoir une reconnaissance MDPH. Généralement, une assistante sociale est chargée de constituer le dossier, assez conséquent, et d'en assurer le suivi. Le délais avant d'obtenir une reconnaissance est long, il faut compter environ un an.
Pour connaître la marche à suivre pour la reconnaissance du handicap, vous pouvez consulter le site de l'Agefiph.
La bonne idée : Afin d’apporter une méthode
de recrutement basée sur le potentiel COMPETENCES des candidats, le site rose-emploi.fr
propose aux membres de la communauté Rose de créer leur propre CV qui comporte
leurs compétences, leurs aptitudes et de le déposer en ligne.
Le site rose-emploi.fr
est une plateforme de recrutement où les employeurs et les personnes en
recherche d’un poste sont mis en relation. Sauf qu’ici, les DRH ne recrutent
pas en fonction des études, des expériences passées, mais en fonction du
potentiel compétences des candidats. http://www.rosemagazine.fr/Social/Travail/Articles/ROSE-Emploi-11480/
TRAVAIL : CONNAITRE SES DROITS ET SE DEFENDRE
SE DÉFENDRE
En cas de licenciement :
Licencier quelqu’un parce
qu’il est malade est interdit. En revanche, l’employeur peut refuser une
reprise du travail à temps partiel ou ne pas pouvoir proposer de reclassement.
Il peut procéder à un licenciement en justifiant que l’inaptitude au poste de
travail, les absences répétées ou une absence de longue durée perturbent la
marche réelle de l’entreprise. Il doit évidemment prouver ce motif, ce qui sera
plus aisé dans une PME de cinq personnes que dans un grand groupe, et plus
facile aussi si ces perturbations entraînent la nécessité de remplacer
définitivement le salarié.
Si le licenciement est
l’issue qui se profile, il faut contacter les délégués du personnel, notamment
pour vérifier qu’on ne bénéficie pas d’une convention collective qui empêche,
pendant une durée variable, un licenciement pour absence prolongée liée à la
maladie. Il est également utile d’évoquer son cas avec un avocat. Les
permanences juridiques de la Ligue sont gratuites. Les avocats qui les tiennent
conseillent, orientent, mais ne peuvent devenir votre défenseur. Si le
licenciement s’avère abusif, car non réellement justifié, il faudra alors se
tourner vers le tribunal de prud’hommes.
En cas de mise au placard ou de harcèlement :
Réflexions désagréables
et quotidiennes ou indifférence totale et mise à l’écart… Il arrive que le
retour au travail se transforme en enfer. Dans ce cas, il est conseillé de
prévenir les représentants syndicaux s’il y en a dans l’entreprise. Ou encore,
si ces faits relèvent de collègues mais non de la hiérarchie, de prévenir
celle-ci par écrit. Parallèlement, il est utile de noter et de dater tous les
faits, les brimades, les paroles prononcées, de garder les mails. Ou au
contraire, pour quelqu’un qui serait systématiquement écarté de réunions et de
prises de décisions, de noter les informations qui ne lui ont pas été
transmises. Tous ces éléments, si la situation n’évolue pas, permettront
d’alimenter un dossier porté devant un tribunal. Le harcèlement est en effet
passible de sanctions pénales. Mais, dans ce cas encore, il faut l’aide d’un
avocat.
PROUVER LA DISCRIMINATION
L’autorité va commencer par collecter un maximum d’informations sur la situation du salarié, comme les modalités de reprise (temps partiel, demande de reclassement), les préconisations du médecin du travail, les conditions de travail.
Dans le cas d’un licenciement, elle va vérifier si le remplacement du salarié a été nécessaire, comment, pour combien de temps, etc.
Dans le cas d’une mise au placard, l’enquête va consister à établir des comparaisons avec la situation antérieure et/ou avec celle d’autres salariés. La Mission prend contact avec l’entreprise mise en cause et lui demande notamment des éléments de comparaison (grilles de salaires, promotions…). La loi oblige les employeurs à répondre. Autre solution : procéder à des auditions dans l’entreprise. Au terme de cette enquête, la Mission évalue la réalité de la discrimination. Si elle est avérée, elle notifie à l’employeur les griefs révélés par l’enquête. Il dispose d’un
délai pour répondre, fournir de nouvelles pièces ou demander à être entendu. La
mission peut également proposer une médiation menée par une personne
indépendante. La formule, qui rencontre un succès satisfaisant, est utile
notamment pour les salariés qui seraient particulièrement fragilisés par une
action devant un tribunal et qui ont tout intérêt à garder leur emploi. Enfin,
l’autorité propose des recommandations à l’entreprise et peut même obtenir une
indemnisation pour la victime.
Si l’employeur ne répond
pas ou ne reconnaît pas la discrimination, l’enquête de la Mission vient en
appui d’une action devant les prud’hommes. La Mission ne représente pas le
plaignant, mais son analyse du dossier pèse souvent favorablement en sa faveur.
POUR LES INDÉPENDANT-E-S, UNE SITUATION ENCORE PLUS PRÉCAIRE
La situation des travailleurs indépendants est encore plus précaire.
Les artisans et commerçants peuvent prétendre aux indemnités du régime social des indépendants (RSI). Versées par la caisse d'assurance maladie, celles-ci peuvent être versées pendant trois ans et être complétées par un éventuel contrat prévoyance.
Par contre, les professions libérales, comme les kinésithérapeutes, les psychologues, etc..., n'ont pas droit aux indemnités journalières de la sécurité sociale, mais seulement à celles prévues par leur couverture privée s’ils ont pris la précaution d’en contracter une.
Il n'existe pas de dispositifs prévoyant l'aménagement du travail pour un retour à l'emploi.
Source : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/vos-demarches/vie-professionnelle/arret-du-travail/travailleur-non-salarie-et-profession-liberale
La situation des travailleurs indépendants est encore plus précaire.
Les artisans et commerçants peuvent prétendre aux indemnités du régime social des indépendants (RSI). Versées par la caisse d'assurance maladie, celles-ci peuvent être versées pendant trois ans et être complétées par un éventuel contrat prévoyance.
Par contre, les professions libérales, comme les kinésithérapeutes, les psychologues, etc..., n'ont pas droit aux indemnités journalières de la sécurité sociale, mais seulement à celles prévues par leur couverture privée s’ils ont pris la précaution d’en contracter une.
Il n'existe pas de dispositifs prévoyant l'aménagement du travail pour un retour à l'emploi.
Source : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/vos-demarches/vie-professionnelle/arret-du-travail/travailleur-non-salarie-et-profession-liberale
DES GUIDES
L'institut Curie a édité un livret qui compile les conseils de professionnels (en téléchargement ou en commande gratuitement) http://www.fondation-arc.org/Les-brochures/le-retour-au-travail-apres-un-cancer.html
L'Institut National du Cancer (INCa) en partenariat avec la Ligue nationale contre le cancer publie son guide "Démarches sociales et cancer".
LES SITES UTILES
L'institut Curie a édité un livret qui compile les conseils de professionnels (en téléchargement ou en commande gratuitement) http://www.fondation-arc.org/Les-brochures/le-retour-au-travail-apres-un-cancer.html
L'Institut National du Cancer (INCa) en partenariat avec la Ligue nationale contre le cancer publie son guide "Démarches sociales et cancer".
LES SITES UTILES
- La ligue contre le cancer : http://www.ligue-cancer.net/
- Le site e-cancer : http://www.e-cancer.fr/
- Le magasine ROSE : http://www.rosemagazine.fr/
- L'association française des masseurs kinésithérapeute pour la recherche et le traitement des atteintes lympho-veineuses (AKTL) : www.aktl.org
- L'association ADAPT : http://www.ladapt.net/
- L'association APIMA : www.apima.fr
- L'association Cancer@work: www.cancer@work.com
- L'association Juris Santé : http://jurissante.fr
- L'association Cosmetic Executive Women (CEW) : www.cew.asso.fr
- L'association pour la reconstruction par DIEP : http://www.diep-asso.fr
- L'association Etincelle (partenaire Cancer Info) : http://www.etincelle.asso.fr
- L'association Europa Donna France (partenaire Cancer Info) : www.europadonna.fr
- L'association Les Amazones : http://www.lesamazones.fr/
- L'association Les ateliers de l'Embellie : www.embellieboutique.net
- L'association Les essentielles : http://www.essentielles.net
- L'association Les Impatientes : http://www.lesimpatientes.com
- L'association Les seintinelles : www.seintinelles.com
- L'association Belle et Bien : http://www.bellebien.fr
- L'association Prendre soin de soi : www.prendresoindesoi.org
- L'association Vivre comme avant : http://www.vivrecommeavant.fr/
- Le site Travailler Mieux : http://www.travailler-mieux.gouv.fr/
Vous pouvez également contacter le service Santé Info Droit au 0810 004 333. Ce sont des juristes, spécialisés dans le domaine de la santé. Le service fonctionne les lundi, mercredi et vendredi de 14h à 18h et les mardi et jeudi de 14h à 20h.
* * * * * * * * * *
Cette liste n'est pas exhaustive et les informations ici mentionnées sont sous réserve de modification des dispositifs en vigueur.
Si vous souhaitez compléter cet article avec d'autres informations et sites utiles, n'hésitez pas à utiliser le formulaire "Commentaires".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Cet article vous donne envie de réagir, laissez un commentaire !